Aujourd’hui, j’entre au cinéma à nouveau. Ça fait presqu’un an que j’écoute le même film et je me demande s’il finira par se conclure. Scénario de guerre, il se met sur pause, il continue et puis il se répète. J’ai l’impression que les chapitres ne se complètent pas. Il n’y a que des écrits ambigus qui mènent à un sentiment de fatigue. Une vraie bataille sans fin.
Chaque matin, je m’efforce de croire que la journée devant moi sera différente. Seulement, je suis assise sur une chaise, devant un écran bleu qui luit dans ma chambre assombrie. Je n’ai pas accès au même soutien qu’avant. Je suis laissée à moi-même, sans trop savoir où aller. Je me referme sur moi-même. Ma chambre semble minuscule et étroite. Il y a noyade dans mes propres pensées. C’est alors qu’à mainte reprises, je l'avoue, je me sens seule dans tout ça. Je dois alors me focaliser sur ce qui m’apporte du bonheur pour retrouver l’ardeur qui me manque. Soit mes amis, chers alliés, ainsi que ma famille. Leur porte est toujours grande ouverte.
J’enchaîne les réunions. Je navigue dans les cours, ainsi que dans les paroles de mes enseignants. Elles se font nombreuses, mais incompréhensibles. J’entends tout, mais je ne déchiffre rien. Je rêvasse ou je m’inquiète. J’appréhende, je pense à ce qui s’est passé et à ce qui s’en vient. J’imagine un scénario positif, mais le négatif suit de près. J’essaie de le chasser. Je ne vais pas me réduire à de la malchance. Je reste privilégiée dans mon malheur. N’empêche que le désir d’avoir plus de contrôle frappe. Je suis bloquée et dénuée d’intérêt face à l’école virtuelle. Le peu qui reste aux élèves est un sourire ou une fausse promesse à laquelle on s’accroche tant.
L’école est finie, les lumières du cinéma s’éteignent. Je ferme les yeux. Je ne sais plus où j’en suis. Je tourne en rond dans ma chambre et fixe le plafond beaucoup trop longtemps. Je me demande alors si demain, le combat connaîtra une fin. En attendant, je continuerai à travailler sur moi.