J’ai toujours su que ce n’était pas seulement de l’anxiété. Pourtant, on m’a souvent dit d’arrêter de capoter, de prendre de grandes respirations et de me changer les idées que ça allait passer. Depuis si jeune, j’ai des nausées et des maux de ventre quotidiennement. J’ai fini par y croire à force de me le faire dire et redire. À ce moment-là, j’aurais jamais cru que quelques années plus tard, on allait m’apprendre que j’étais atteinte d’une maladie chronique. Je n’étais pas préparée du tout. Je ne savais même pas que je possédais autant de force intérieure! Ça été difficile à accepter, mais surtout de savoir que c’est à vie, que ça ne guérira jamais. Les traitements vont aider ma qualité de vie pour m’apprendre à vivre avec elle. Pour l’instant, je n’ai pas encore mon diagnostique de Sainte-Justine, alors c’est difficile et surtout souffrant. Ça a été graduellement, à commencer par des maux de ventre, des nausées, des brûlements d’estomac, des reflux gastriques, une perte de poids, une incapacité d’en prendre, une fatigue extrême et finalement, le sang dans les selles qui a été le signal d’alarme.
Ça a beaucoup chamboulé ma vie. À commencer par le fait que la douleur est insupportable au point où j’arrive à aller à l’école seulement trois jours par semaine, car je passe mes journées dans des bains bouillants pour soulager ma douleur ou à dormir toute la journée, car oui, avoir mal ça épuise. À cause de ça, j’ai commencé à développer une phobie scolaire à cause de mon retard, des récupérations, des reprises qui n’ont plus de fin. Chaque soir, j’ai qu’une envie, c’est de pleurer devant tous ces travaux à rattraper. Chaque matin, je me lève avec une boule de stress au ventre et à la gorge. Mais, je reste positive et souris! Alors s’il vous plait, avant de juger une personne à cause de ses absences, qu’elle met des joggings à l’école, qu’elle ne participe pas en éducation physique, car elle doit conserver le peu d’énergie qu’elle a, informez-vous. Ce n’est vraiment pas quelque chose de facile à vivre, nous n’avons pas besoin de cette pression sociale en plus sur nos épaules. Et à tous ceux qui vivent avec une maladie, sachez que vous n’êtes pas seuls et que vous êtes des personnes extrêmement fortes, courage à vous!
Lia