Je me sens mal à l’aise d’aborder ce sujet avec vous, car je déteste aborder les thématiques négatives. Mais, je déteste encore plus entendre parler de problèmes financiers. Récemment, j’ai discuté avec des jeunes et j’ai eu envie de partager avec un public encore plus grand.
Les jeunes ne devraient jamais entendre parler des problèmes d’argent de leurs parents. De nos jours, je suis tout à fait consciente que c’est difficile parce que tout coûte affreusement cher. Nous en sommes rendus à un point où est-ce qu’il faut se priver d’une chose pour s’en offrir une autre. Où il faut toujours calculer sans laisser une cent passer. Il faut faire constamment attention parce que sinon, le trou sur le budget refera surface le mois prochain, parce que ce n’est pas tout le monde qui gagne le salaire de médecin, ou bien, d’un courtier immobilier,..
Comment je sais tout ça? Eh bien, j’écoute dans mon cours de finance. Par contre, nous, les jeunes, n’avons malheureusement pas de bouchons à insérer bien profonds dans nos oreilles lorsque nos parents se plaignent, donc on doit aussi écouter à la maison. Mais le pire dans tout ça, à mes yeux, ce n’est pas le manque budgétaire, mais bien le poids mis sur nos épaules, à force de les entendre répéter leurs malheurs. C’est lourd pour nous. Manquer d’argent par moment, ce n’est pas un handicap parce que ça peut arriver à tout le monde.
Je crois qu’on en sait beaucoup trop, quand on est rendus à faire attention à ce qu’on leur demande, par peur qu’ils manquent d’argent cette semaine, ou encore le mois prochain. On ne veut tout simplement pas qu’ils soient serrés dans leur compte bancaire, parce qu’on les aime et on veut que tout soit simple. On fait de notre mieux, toujours, parce qu’on sait que l’argent ne pousse pas dans les arbres. On nous l’a si souvent répété que maintenant, on le dit nous-mêmes. La valeur de l’argent est une chose acquise en plus chez nous, et il n’y a rien de mal à ça.
Mais, comprenez-vous aujourd’hui, comment on se sent? Ce n’est pas demain ni jamais qu’on sera à la rue, mais ce ne sera pas demain non plus qu’on vivra aisément sans regarder le prix à la caisse. Pourtant, quand vous vous apitoyez sur votre sort, ça vient jusqu’à nous affecter. Jusqu’à affecter vos enfants, sans même que vous ne le remarquiez. L’insouciance est encore importante, même à notre âge et même si la plupart d’entre nous travaillent. Votre enfant est votre plus grande richesse. Et puis, je sais, on sait bien que vous, les parents, avez une famille à faire vivre et vous donneriez la lune pour nous. Pourtant, il faudra bien se rendre à la conclusion que chez nous comme chez vous, on est riche en amour, pas en espèce.
Affectueusement et inconditionnellement,
Math Prad