Chacun vit des expériences dans une vie, certaines peuvent être moins agréables et certaines peuvent être marquantes. Celle que j’ai vécue restera longtemps gravée dans ma mémoire. Le travail en a valu la chandelle, je vous explique pourquoi.
Lors d’une de mes pratiques avec le Montreal Suzuki String Orchestra, un orchestre que j’ai rejoint en 2013 en tant que violoniste, notre chef nous lance l’idée de partir en Europe pour une tournée, mais aussi pour participer au Summa Cum Laude.
Le Summa Cum Laude, c’est un festival de musique classique qui se déroule en Autriche et qui réunit des orchestres et des chorales de jeunes venant de partout dans le monde. Il est constitué, entre autres, d’une compétition, dont les gagnants ont la chance de jouer dans le majestueux Wiener Konzerthaus, une salle de concert qui peut accueillir environ 1000 spectateurs.
Au début, j’étais un peu stressée de partir seule avec un orchestre anglophone dans un pays qui se trouve de l’autre côté de l’Atlantique. Moi qui ne parlais pas un seul mot d’anglais quand je me suis jointe au groupe, je me demandais vraiment comment j’allais réussir à me débrouiller seule à l’autre bout du monde parmi des gens qui ne parlaient que l’anglais ou l’allemand. Je me suis finalement fait une amie dans l’orchestre, une violoncelliste bilingue, avec qui j’ai partagé ma chambre d’hôtel tout au long du voyage. Cette fille, que j’appelais affectueusement « buddy », je la connaissais à peine, mais après deux semaines passées à ses côtés, j’avais l’impression de l’avoir connue depuis toujours. On s’est beaucoup parlé de nos vies, on s’est fait des confidences et elle m’a beaucoup aidée à me débrouiller en anglais, et d’ailleurs, j’étais pratiquement devenue bilingue. Je ne l’ai malheureusement pas vraiment revue après le voyage, mais j’ai beaucoup apprécié sa compagnie et elle fut l’une des belles rencontres de ma vie.
Ce voyage a aussi demandé une immense préparation et plus de 500 heures de pratique ont été nécessaires pour que nous soyons réellement prêts. Nous avons aussi dû faire appel à des violoncellistes d’Ontario pour qu’ils rejoignent l’orchestre et représentent le Canada avec nous à ce festival. Mais l’effort et les nombreuses heures de préparation ont valu la peine: nous nous sommes classés à la troisième place du concours sur environ une dizaine d’orchestres provenant de partout dans le monde! L’euphorie était présente dans l’autobus dans lequel nous voyagions: nous allions performer deux pièces devant les mille spectateurs du mythique Weiner Konzerthaus.
Le festival s’est terminé par une grande fête où étaient réunis toutes les chorales et tous les orchestres participants. On a échangé avec eux, on a dansé, on a chanté, on a joué de la musique... Bref, cette soirée était mon moment préféré de cette expérience.
Nous avions travaillé pendant plus d’un an pour être le plus prêts possible pour ces deux semaines extrêmement chargées. C’était une expérience “demandante”, mais extrêmement enrichissante.
Léanne