En tant que membre de la communauté LGBTQ+, mon plus gros défi a été de sortir du placard. Je percevais cela comme une montagne insurmontable. Dire à ses parents « Je suis lesbienne », c’est quelque chose de gros.
J’ai fait mon « coming out », il y a un peu plus d’un an et cela m’a fait passer par toutes les gammes d’émotions. J’avais tellement peur de la réaction de mes parents que j’en tremblais. Je m’apprêtais à faire un grand saut dans le vide. J’avais peur d’être rejetée, de les décevoir ou qu’ils me voient différemment. Je leur ai fait part de mon orientation sexuelle de manière directe parce que je voulais des réponses sur le coup, comme ce qu’ils en pensaient et ce qu’ils ressentaient par rapport à cela. À la seconde où je l’ai dit, un énorme poids était tombé de mes épaules, mais la seconde d’après, je voulais revenir en arrière. J’avais l’impression de partager mon sale petit secret, comme si ce que j’avouais était mal. J’affichais une grosse partie de moi que je cachais depuis longtemps. J’avais si honte de moi que je m’en voulais d’être qui je suis.
Heureusement, ces sentiments disparaissent avec le temps, pour faire place à un énorme sentiment de liberté. C’est comme si pendant tout ce temps, je faisais semblant d’être quelqu’un d’autre et qu’après ce « coming out », je pouvais enfin être qui je suis réellement. Au bout du compte, ça a valu la peine de sortir du placard parce que ça m’a permis de faire la paix avec cette partie de moi que je n’arrivais pas à accepter.
Émilie