L’autre jour, un surveillant de mon école m’a demandé si j’allais bien. Je lui ai dit que oui et il m’a répondu, en me disant, qu’il n’avait pas l’habitude de ne pas me voir sourire et a même poursuivi la conversation en me donnant ce surnom; madame sourire. À ce moment-là, j’ai eu un sentiment de vulnérabilité, de fragilité. Pas parce que le surnom ne me plaît pas, au contraire. Parce que j’avais l’impression qu’on attendait de moi que j’aie le rire facile, la joie sincère, être une personne pleine de vie…
Oui, je le suis. Et j’en suis pleinement consciente. Le problème, c’est que les gens aussi le savent. Je n’ai pas envie d’être le poids de trop sur les épaules de mes proches et le seul moyen que j’ai réussi à trouver pour éviter ce problème, c’est de garder ce miroir devant moi, ce miroir que je n’ose pas briser. Cette pression n’est pas toujours explicite. Elle est implicite, discrète, mais omniprésente. Je me sens obligée de donner cette image d’une vie épanouie pour ne pas déranger, pour ne pas sembler faible. Et pourtant, je dois apprendre à accepter que la joie ne soit pas toujours instantanée ni permanente. Les moments difficiles font partie de mon parcours, tout comme les sourires et les instants heureux. Qu’il n’y a pas de honte à ne pas aller bien, à laisser tomber la façade de temps en temps, à montrer ma vulnérabilité!
Être authentique avec moi-même et avec les autres, c'est parfois accepter de montrer des failles. C'est comprendre que derrière chaque sourire, il peut y avoir une lutte silencieuse. Et si je me permettais, de temps en temps, d’être humaine, avec mes imperfections et les hauts et les bas, peut-être que la pression de devoir toujours être heureuse commencerait à se dissiper.
Il est essentiel de se rappeler que, même quand on semble tout avoir sous contrôle, il est normal de ne pas tout avoir. La véritable force réside dans l’acceptation de soi, dans l’harmonie entre ce que l’on ressent et ce que l’on montre.
Macha