Je suis une artiste. Je dessine, car personne ne peut comprendre. J'écris, car personne ne veut entendre. Et je danse, car personne ne peut réellement prétendre. Dans chaque trait, chaque mot, chaque mouvement, je dépose une partie de mon âme, une partie de mon être que même moi refuse d'appréhende.
Je suis une artiste. Je ne sais pas toujours m’exprimer, ni même donner un sens clair à mes propres pensées. Alors, je crée. Je façonne des œuvres à la fois troublantes et magnifiques, des fragments de moi-même poignardés. Je peux créer sans comprendre, prétendre sans en être consciente, car c’est dans ce monde que je m’absente, un royaume où l'on peut entendre sans écouter.
Je suis une artiste. Même lorsque les sièges sont vides, même lorsque la scène est sombre, je continue cet homicide. Chaque trait, chaque mot, chaque mouvement est une tentative désespérée d’exister, un combat contre l’indifférence d’un monde trop bruyant pour m’écouter.
Comprendre est une chose, mais ressentir en est une autre. C'est pourquoi nous, les artistes, avons choisi ce chemin. Un chemin où les ombres côtoient la lumière, où chaque pas nous rapproche autant qu’il nous éloigne de la vérité. Être un artiste, c’est persister malgré les tempêtes intérieures, malgré les doutes qui nous dévorent. C’est transformer nos failles en force, nos larmes en beauté, nos silences en mélodies.
Être un artiste, c’est se prouver à soi-même qu’on vaut la peine, qu’au-delà des chagrins, il reste une étincelle. C’est croire que, même dans les méandres les plus sombres, nos créations peuvent toucher l’autre, guérir des blessures invisibles. C’est avancer, même lorsque le poids du monde nous écrase, et continuer à offrir, encore et encore, un morceau de nous-mêmes.
Car être un artiste, c’est exister contre le silence. C’est vivre dans l’espoir qu’au bout de ce chemin ardu, nos œuvres trouveront un écho, qu’elles parleront pour nous, qu’elles crieront ce que nous ne pouvons dire. Être un artiste, c’est croire en l’éternité de nos émotions, même quand le reste du monde semble les ignorer.
Océanne