On le sait bien, on ne peut pas choisir notre famille. Le monde dans lequel nous vivons notre enfance, dans lequel nous grandissons, est différent pour chacun. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être entouré de personnes aimantes qui donne l’affection qu’ils ont besoin. Plusieurs le tiennent pour acquis, mais c’est quelque chose que plusieurs jeunes n’ont pas. Et s’ils ont déjà cet amour et ce bonheur, il arrive qu’un drame vienne le prendre.
Étant monitrice dans un camp de vacances, je côtoie souvent des jeunes qui ont vécu de nombreuses difficultés, plus que certaines personnes vivront dans toute leur vie. Pendant un séjour, ça arrive qu’un enfant craque. Il te raconte sa vie, et en même temps de l’écouter, tu te retiens pour ne pas commencer à pleurer avec lui. À ces moments-là, mon cœur fait littéralement mal. Tu te sens tellement impuissante, tellement petite... Personne ne mérite de vivre ce genre de situations, alors quand t’apprends que c’en est le cas pour l’enfant de 10 ans qui est en face de toi, l’âme en est brassée.
Je ne considère pas ça une « p’tite job relaxe », être monitrice de camp de vacances. On ne s’en rend pas toujours compte, mais pour certains jeunes, c’est un des seuls moments où ils peuvent avoir du plaisir, et peut-être même oublier le reste, ne serait-ce qu’un petit moment. C’est émotionnellement épuisant, ce n’est pas toujours facile, mais quand tu vois les jeunes rire et sourire en jouant au jeu que tu leur as préparé jusqu’à 22h la veille, ta job prend tout son sens.
Vickie