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École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
Un phénomène non expliqué
Passions , Valeurs

Un phénomène non expliqué

Le temps passe vite en courant.

Il court court court.

Le temps m’étourdit.

Le temps ne me laisse pas le temps de le rattraper.

Le temps me laisse perdu, derrière lui.

 

Quand le temps passe en courant devant mes yeux, tout devient flou et

mon regard se perd dans le vide.

 

Mais où est passée la semaine ?

Mais où est passé l’automne ?

Mais où est passé 2021 ? 

Mais depuis combien de temps est-ce que mon regard est dans le vide ?  

 

À moins que tout cela ne soit que dans ma tête ?

À moins que ça ne soit que moi qui ne vois pas les jours passer à cause d’un phénomène non expliqué.

 

Le temps s'essouffle, m' essoufflant au passage,

ne me laissant pas le temps de courir à côté de lui.

 

Flottant dans le vide, je me laisse bercer par le mouvement qu’il a laissé derrière. Le jour court après la nuit, la nuit court après le jour.

Le temps

court

court

court.

On s’y habitue vite, à ce mouvement. Je regarde les années passer, je me regarde grandir devant le miroir, je regarde mes parents vieillir, je regarde les rires qui s’épuisent, je regarde les fleurs qui meurent, les oiseaux qui chantent de moins en moins, par épuisement. Je regarde la vie passer, dans un courant de rapide trop flou. 

 

Tout à coup, je réalise que cela fait maintenant longtemps que je cours.

J’étais bien occupée à courir. 

Courir.

Courir.

S’essouffler.

Essayer de respirer.

Se fatiguer.

S’arrêter et

réaliser.

Sans mots, j’étais bouche bée, mystifiée.

 

Mon cerveau se rend compte que je suis en secondaire trois, que dans trois mois, je vais avoir fait la moitié de mon secondaire. J’ai l’impression d’avoir fait plein de choses, d’avoir couru beaucoup, aussi. J’ai l’impression d’avoir oublié de vivre entre-temps, j’ai oublié de m’arrêter. 

 

C’est là que j’ai compris que le temps ne nous laissera aucun répit. Le temps est pressé d’avancer, d’aller plus loin, de changer d’année, le temps est pressé tout court. On ne pourra pas le changer, il a la tête dure.

 

On devra s'adapter, s’habituer à profiter de chaque instant, chaque moment, chaque éclat de rire se perdant dans l’air, chaque larme de joie ou de tristesse s’estompant dans l’univers, chaque rêve se faisant oublier trop vite, chaque réussite nous arrachant un sourire, chaque compliment nous faisant sentir bien. 

 

Pas besoin de courir, on peut poursuivre le temps en dansant, c’est plus beau. On peut juste aussi ne pas courir du tout, on peut juste prendre le temps de s’arrêter souvent et c’est correct.

 

Il faudrait remplacer les mots “courir, s’essouffler, essayer de respirer, s’arrêter et réaliser” par “courir, respirer lentement, s’amuser, danser, sourire et vivre”.

Camille
 

Camille Bourque

Je m’appelle Camille Bourque, j’ai 14 ans et je suis en 3e secondaire à ANM en Danse-études. Depuis que je sais écrire, j’inventais des histoires et les faisais lire à tout le monde, j’étais fière de moi et j’aimais vraiment ça. J’ai au moins essayé d’écrire une dizaine de livres avec mes amies, des histoires de chats qui combattent des zombies et d’esprits qui hantent des greniers, mais on n’a jamais réussi. Maintenant, j’écris des poèmes d’amour et encore des histoires de tous genres. Je veux vraiment faire partie de La deMOIs’aile parce que je suis tannée que ce soit seulement mes parents qui me lisent, j’ai vraiment envie de parler aux gens et de leur raconter ma pensée. Merci beaucoup, Marie-Ève D’Amours, juste pour avoir eu cette idée géniale pour les adolescentes qui ont le besoin de partager leurs idées.

Camille Bourque - École secondaire Augustin-Norbert-Morin