Il y a 3 ans, plus précisément à l’âge de 12 ans, j’ai commencé à avoir des questionnements sur mon orientation sexuelle. J’ai réalisé que j’avais une très grande attirance pour les filles, alors cette question revenait toujours dans ma tête : « Est-ce que je suis bisexuelle ou lesbienne? »
J’y pensais tellement que des fois, j’avais de la difficulté à m’endormir. C’était vraiment difficile! J’avais l’impression de vivre dans un monde hétéronormatif avec toutes les filles à l’école qui parlaient sans cesse des garçons. J’avais tellement peur du jugement, donc j’ai décidé de tout garder à l’intérieur de moi, un fardeau qui pesait tellement lourd sur mes épaules et qui ajoutait du stress à ma vie. Au fur que les années passèrent, cette attirance se confirmait de plus un plus. Mes premiers vrais sentiments pour cette fille dans ma classe de 2e secondaire, mais il y avait toujours cette phrase typique que les gens disaient et disent encore: « As-tu un chum ? » Cette phrase m’énerve à un tel point que je ne saurais expliquer. Il faudrait que la société change ses habitudes. Par exemple, arrêter de dire « As- tu un chum » ou « As-tu une blonde », car qu’est-ce qui te dit que la personne est hétérosexuelle. Pourquoi ne pas plutôt dire « Es-tu en couple? » ou encore « As-tu quelqu’un dans ta vie ? », « Fréquentes-tu quelqu’un en ce moment? » Ces habitudes sont simples et changeraient beaucoup de choses.
Revenons à la fameuse question qui m’a obsédée pendant longtemps, « Quelle est mon orientation sexuelle? » Le terme que j’utilise pour définir ma sexualité est bisexuel, car j’ai compris que la bisexualité, ce n’est pas « 50% gai ou 50% straight », c’est 100% bisexuelle. Dans mon cas, j’ai une plus grande attirance envers les filles, mais je n’empêche pas la possibilité d’être avec un gars, même si elle est faible. Cette année, je me sentais enfin prête, alors j’ai décidé de faire mon coming out à ma cousine. Il était très important, pour moi, de lui dire à elle en premier, car c’était la personne à qui je faisais le plus confiance. Au moment de lui dire, je n’avais jamais ressenti un tel stress qui envahissait mon corps au point que mes mains tremblaient. Révéler qui je suis me faisait tellement peur. Finalement, elle a merveilleusement bien réagi et elle était très contente pour moi, donc par la suite, j’ai décidé de m’ouvrir à d’autres amis. Jusqu'à maintenant, tout le monde l’a super bien pris, je me considère très chanceuse, car je sais que pour certains, ce n’est pas le cas. De plus, je suis toujours dans l’incompréhension qu'aujourd'hui, certaines personnes doivent encore s’excuser d’aimer et d’être heureuses. L’amour, c’est l’amour et personne ne devrait se cacher pour ça.
Moi, je suis fière d’afficher mes couleurs et de dire que je fais partie de la communauté LGBTQ+. Si tu lis mon texte et que tu as des questionnements par rapport à ton orientation sexuelle, rappelle-toi que tu n'es pas obligé de te placer dans une case, les étiquettes sont des choses que la société a créées pour encore catégoriser. De plus, si tu fais ton coming out et que finalement tu réalises que ça ne correspond plus avec qui tu es, tu as le droit de refaire ton coming out une 2e fois. De toute façon, tu n'as de compte à rendre à personne. Souviens-toi toujours que peu importe ce que tu es, TU SERAS TOUJOURS VALIDE!
Maman, la famille, quand vous allez lire ce texte, j’apprécierais que vous ne changiez pas votre comportement envers moi, sachez que même si j’aime les filles, je suis toujours la même personne et ce n'est pas la seule chose qui me définit.
Naomie Monette