Tandis que le maître d’orchestre ne cesse de s’agiter, le tambour bat de toutes ses forces. Le vocaliste, confus, ne connaît plus son texte. Le maître panique, que va-t-il faire sans son chanteur? Il est figé. L’archet du violoniste est posé sans vie sur les longues cordes blanches de l’instrument. Que vont faire les musiciens sans les signaux du Maestro? La caisse résonne de plus en plus rapidement sous les chocs des baguettes. Boum, boum, boum. C’est un chant cacophonique, le silence qu’est la panique. Cependant, le spectacle doit continuer. Le chef hésitant reprend. La voix qu’il contrôle vomit ses mots. Le violoniste fait aller son archet. Le cœur de la pièce bat toujours, boum, boum, boum. Les spectateurs n’y voient que du feu. Un feu tout aussi brûlant que les yeux du maître. Il est trop tard, les sièges se vident, l’heure pour la pièce de se terminer est arrivée. Tous les membres de l’orchestre s’arrêtent, laissant le tambour jouer seul. Boum, boum, boum.
Cléophée