Dernièrement, on m’a dit que je m’étais renfermée. Que je jase moins, que j’ai moins d’énergie, que je suis un peu plus crue, impulsive pis… C’est vrai que j’ai moins de patience pour bin des conneries.
Mais, après 6 mois de ce perpétuel calvaire quotidien, on apprend à mettre nos priorités aux bons endroits.
Je comprends parfaitement que ma douleur physique et ma situation ne devraient pas affecter mes relations, mais ça le fait quand même. Parce que des fois, c’est plus facile de mettre en sourdine certaines personnes que ma douleur. C’est parfois plus facile de mettre mon cellulaire en mode ne pas déranger, plutôt que d’ignorer l’oppression et la cruauté qui règne dans mon corps.
J’ai un grand corps malade. Je ne l’ai pas choisi et je ne l’ai pas demandé. C’est comme un poids qui me tire vers le bas, malgré que tous les restes de moi veulent monter vers le haut.
Les médecins et spécialistes que j’ai pu voir m’ont tous dit de ne pas trop y penser. Que ça allait prendre du temps, mais que ça finirait par guérir. Mais, toute cette énergie que je peux mettre à masquer et à tenter d’oublier la douleur, elle pourrait être utilisée ailleurs. Par exemple, elle pourrait servir à ranger la pile de linge qui s’accumule sur ma chaise d’ordi ou à passer au travers des partitions et des livres de théorie qui m’attendent sur le piano.
Je sais qu’à un moment donné tout va me lâcher. Que le corps et l’esprit vont me lâcher. En fait, je crois qu’il est déjà trop tard et que c’est déjà en train de se produire…
Prenez soin de vous avant qu’il ne soit trop tard. Prenez le temps de ressentir ce qu’il se passe dans votre corps et écoutez-le. Ne lâchez rien, mais rappelez-vous que personne n’est invincible. Alors, offrez-vous ce bain chaud, allez respirer l’air frais dehors et profitez de cette ronde de golf. Vous le méritez et votre corps aussi.
Noëlie
