Je déteste avoir à déterminer le vrai du faux. Malheureusement, nous vivons dans un monde où cette compétence sera maintenant nécessaire quotidiennement. Tous les jours, nous devrons déceler la tromperie de toutes les vidéos, tous les textes, toutes les images et tous les audios auxquels nous serons exposés. À un point où, lorsque quelque chose nous semble trop beau pour être vrai, il nous faudra vérifier chaque détail, chaque texte mal écrit, chaque main à huit doigts, chaque regard artificiel, chaque ton de voix trop linéaire. Je parle du futur. Comme si cette réalité ne nous avait pas déjà atteint trop tôt.
Quelle honte au réel. Quelle honte à tout ce qui a été créé avec amour, passion, tristesse, colère ou extase. Quelle honte à tous les vrais créateurs, artistes, musiciens, poètes et écrivains. Imaginez si un jour on avait dit à Léonard De Vinci que, dans le futur, on préfèrerait laisser une machine illustrer notre idée, même si le résultat est d’une piètre qualité, plutôt que de passer du temps à utiliser ce que la vie nous a donné pour réfléchir, essayer, échouer, recommencer et être fier de ce qu’on a créé.
Je commence à remarquer que plusieurs personnes ont désormais le réflexe de demander une réponse à l’algorithme, plutôt que de penser par elles-mêmes. Même si celle-ci est plutôt évidente ou facile à trouver. Et si on avait un peu de pensée critique avant d’utiliser l’intelligence artificielle? Et si on usait de celle-ci comme assistante, plutôt que de remplacer notre opinion par ce qui sort après avoir pressé enter. Nous pourrions l’utiliser pour nous guider, au lieu de recevoir la réponse à notre question immédiatement, sans effort.
Aujourd’hui, je vous interpelle, chers lecteurs. Je vous donne un simple devoir. Réfléchissez, usez de votre esprit, créez, apprenez, posez-vous des questions, mais surtout, faites tout ce qui nous différencie d’une simple machine : soyez humains.
-Kloé



