Ce matin, je me suis réveillée et il y avait une enveloppe sur mon bureau. Pas de timbre, pas d’adresse, juste mon nom. J’ai ouvert l’enveloppe pour en sortir un petit bout de papier barbouillé d’une écriture trop familière. La mienne. Il était écrit sur le papier froissé :
« Ne sors pas ce soir. Il va se passer quelque chose. »
Au début, j’ai ri, me disant simplement que j’avais moi-même écrit ce papier la veille et que je ne m’en souvenais tout simplement pas. Cependant, c’est avec une petite boule d’angoisse que je suis descendue prendre mon déjeuner.
Le soir même, j’avais déjà oublié l’enveloppe et son avertissement. Je suis sortie avec des amis et, lorsque je suis revenue dans ma chambre, une nouvelle lettre était apparue exactement au même endroit que la précédente, sur mon bureau.
Je l’ai ouverte pour y trouver les mots :
« Tu ne m’as pas écoutée. »
J’ai attrapé une feuille vierge et j’ai essayé en vain d’imiter l’écriture. C’était… trop moi, mais pas assez moi. J’ai retourné le nouveau papier. Derrière, une phrase écrite en lettres rouges :
« Arrête de prétendre que tu ne te souviens pas. »
J’ai relevé la tête. Mon reflet me regardait encore au travers de mon miroir, mais cette fois, il tenait un crayon. Et sur la vitre, il traçait lentement mais violemment les mots :
« Tu m’as laissée ici. »
Émilie



