Avez-vous déjà regardé les étoiles, le soir, en réalisant à quel point vous étiez petit en comparaison à elles?
Vous êtes-vous déjà demandé si une autre planète abritait une autre forme de vie indépendante, intelligente et, si ça se trouve, plus avancée technologiquement que nous ? Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblerait votre vie si vous viviez sur une de ces autres planètes ? Avez-vous déjà pensé que, en dépit de tout ce que vous vivez actuellement, tout était en vérité insignifiant, puisque tout cela n’affectera pas l’univers dans lequel nous vivons ?
Un jour, j’ai appris que l’information que nos yeux reçoivent mettent du temps (quelques millisecondes, vraiment) à parvenir à notre cerveau. Le temps que celui-ci l’analyse et que nous voyons vraiment ce que nous avons assimilé, c’était à proprement parlé déjà dans le passé. Donc si ce que nous croyons être la réalité et donc le présent est déjà dans le passé, qu’est-ce que le présent ?
Ce questionnement nous entraîne dans une espèce de boucle. Qu’est-ce que le présent ? Et si je ne sais pas ce qu'est le présent, qu’est-ce que le passé ? Le futur ? Si nous vivons dans le passé, n’est-il pas possible que nous vivions également dans le futur ? Si le temps n’est que confusion et questionnement, cela ne vous fait donc pas penser, inévitablement, qu’il pourrait s’agir d’une illusion ? Nous sommes persuadés d’être en vie puisque nous l’avons appris très tôt déjà, dans notre enfance. Mais personne ne nous a réellement dit que l’on existait, puisque cela paraît être une évidence.
Cependant, laissez-moi douter de cette “existence”, puisque, pour autant que nous n'ayons jamais rien eu pour prouver que nous n'existons pas, rien n’a jamais prouvé que nous existions non plus, n’est-ce pas ? En partant de cette théorie, la mort, que tout le monde semble craindre comme s’il s’agissait de la fin, ne serait donc pas plutôt le commencement de quelque chose d’autre ? Mais quoi ? Si nous voyons le monde pour ce qu’il est chimiquement, de l’énergie, tout comme tous les astres, astéroïdes et autres objets cosmiques, nous ne faisons qu'observer cette énergie tout en en profitant comme tout autre être que nous, humains, considérons comme “vivants”. Dans ce cas, il serait approprié de dire que nous ne sommes “qu’observateurs” de cet univers.
Est-ce que cela pourrait impliquer que d’autres univers existent ? Pourquoi pas, après tout ? Est-ce que le temps et l’espace fonctionnent de la même manière dans ces univers parallèles ? Sinon, cela ne prouverait-t-il donc pas que tout n’est pas qu’une seule et même chose?
Avec tout cela, à quoi cela sert-il de vivre, si le monde est énergie et qu’il n’a pas besoin des êtres humains ? Pourquoi existons-nous? Les humains détruisent cette planète à petit feu, alors quel est le sens de la vie si c’est pour vivre dans une société qui s’auto-détruit ?
Bonne nouvelle, il ne vaut mieux pas chercher de sens à la vie. Il n’y en a probablement pas, tout comme il n’y a probablement pas de réponse à la majorité des questions posées dans ce texte. Il vaudrait certainement mieux se chercher un but dans la vie. Un objectif à atteindre, dans lequel vous vous épanouirez jusqu’à ce que peut-être, après de longues recherches ou après cette “fin” que les gens appellent la mort, nous puissions avoir quelques réponses.
Et puis vous vous rendez compte que vous n’avez existé que quinze ans, presque seize, (et tout cela en comptant lorsque vous vous développiez encore dans le ventre de votre mère) et que bien peu de gens de votre âge doivent se poser ce genre de questions dans les couloirs de l’école entre deux cours.
Je viens de coucher sur papier une petite partie de ces pensées étranges qui me traversent l’esprit parfois, en me laissant presque dans un état de transe. Sans doute la raison pour laquelle je me suis installée une routine, pour suivre le cours de la vie sans me perdre dans ces questionnements que je considère comme “existentiels”. J’ai souvent l’impression que mon corps bouge tout seul vers mon casier pour récupérer ses cartables…
Et souvent, je me demande simplement si je ne cherche pas des excuses dans ces questionnements pour ne pas affronter cette réalité que nous, les adolescents de nos jours, allons devoir regarder dans les yeux un jour ou l’autre.
…
Tout cela pour dire que je suis fatiguée de ma propre tête.
Et que je pense devenir psychologue.
Merci,
Séréna Capelle