Comme c’est cruel
Cruel de vivre, cruel de mourir, de parler, d’aimer, de détester, cruel de vouloir plus, de ne vouloir rien de plus
Pourquoi est-ce si dur à voir?
Pourquoi est-ce que nous l’ignorons et le remarquons à chaque instant?
Il nous est compté. À tous, en permanence
Si froid. Les yeux des gens sont si vides et froids
Et si cruel
Les gens vivent pour aimer, pour haïr, pour l’attention, pour la gloire ou pour la survie, sans croire ni voir la vérité qui nous regarde, elle, droit dans les yeux
Nous vivons tous différemment, dans un seul et même but ; la rencontrer, Elle
Qui est-Elle, pourquoi est-Elle là, jamais nous l’avons su et nous ne le saurons probablement jamais vraiment
La seule chose que l’on sait véritablement est qu’Elle est là et que personne ne peut y échapper
Elle travaille avec son camarade préféré, qui est notre pire ennemi depuis le début de notre existence
Personne ne peut le rattraper, ni l’arrêter
Nous ne faisons que le suivre, petit à petit, dans son fil constant
Il les crée, et Elle les compte. Nos jours. Elle en dépend
Jusqu’à la fin
Notre fin
Le moment où Elle nous accueille
La fin
D’une partie de nous et d’une partie d’autres individus également
Lorsque le temps laisse sa camarade nous emporter
La fin
La mort
Elle nous attend tous à la fin de la route
Que l’on ait été aimable ou exécrable, Elle n’a jamais fait de différence
Et Lui non plus
Le temps, qui nous permet de vivre un jour de plus chaque jour
Puis la mort, pareille à la vie
Peu importe qui l’on est, ça n’a pas d’importance
La vie et la mort
Qui, parmi les humains, mortels, futiles, destructeurs, pourrait les comprendre?
Nous vivons pour regretter d’avoir vécu
Trop comme ceci, trop comme cela, pas assez ceci, pas assez cela…
L’humain est incompréhensible
Jamais satisfait
Jamais
Nous cherchons tous à comprendre à notre manière
Mais l’horloge continue de tourner
Il continue d’avancer
Nous aussi
Puis, comme un disque, tout recommence
L’un naît, l’autre meurt
Les gens pleurent, rient, ne se soucient pas de leur fin
Comme sur un disque
Un disque qui rejoue
Encore
Et encore
Et encore
Jusqu’à ce que la flamme de notre vie s’éteigne
Jusqu’à ce que les gens parlent de nous avec des adjectifs tels que “pauvre elle”, “feu lui”
Jusqu’à ce que l’on disparaisse des vies de nos proches avec une partie d’eux
Une partie de leurs cœurs
Rien n’est jamais “comme avant” lorsque l’on perd quelqu’un
Malgré tout,
Certains arrivent à être heureux
Je ne comprends pas comment ou pourquoi
Oui, vraiment, la vie, la mort, le temps, les humains sont des mystères
Mais est-ce une mauvaise chose?
S’ils n’avaient pas été d’étranges phénomènes à comprendre, exister serait un ennui si dense qu’il serait presque palpable
Alors est-ce une mauvaise chose?
Peut-être
Ou peut-être pas
Séréna Capelle