Dans une journée normale, je fais à peu près 2 heures et demie d’autobus; ce qui est, je vous l'avoue, très long. Cependant, durant le trajet, je peux m’abandonner à une contemplation complète de l’environnement auquel on ne porte pas assez attention. Par exemple, les nuages font partie du décor de la vie, mais si vous y portez attention, vous remarquerez que jamais le nuage ne cessera de bouger. Avec toutes ces réflexions qui me tournent dans la tête, je ne peux arrêter de penser. Peut-être que l'expression « avoir la tête dans les nuages » vient de là parce que comme dans la tête de quelqu'un, le ciel n'arrête pas de bouger. Même les étoiles tournent toujours autour de l'étoile polaire.
Peut-être ne le saviez-vous pas, mais le nom que l’on donne à un vol d'étourneaux est « un murmure ou murmuration » pour les Anglo-Saxons. C’est extrêmement poétique pour une « gang » de moineaux. Mais, je comprends quand même ce choix de mots car ce ballet aérien est absolument splendide et délicat à la fois. Parfois, dans le ciel, je remarque même des références aux romans que je lis ou que j’ai lus. C’est étrange comme quoi même les livres les plus fantastiques contiennent une énorme quantité de vérités.
Je découvre aussi toutes sortes de lieux qui m'intriguent ou me font rire. Par exemple, je passe tous les jours devant un ranch avec un drôle de nom « Rancho Relaxo », mais je ne sais pas si je suis supposée le dire car la curiosité des gens pourrait rendre le lieu très achalandé (peut-être que ça leur ferait plaisir et leur permettrait d’investir dans un conseiller pour leur image de marque).
Durant ce moment de détente, qui peut sembler anodin, recèle un monde d’observations qui m’amène parfois à l’état d’émerveillement ou à un détachement complet. En fait, je lis souvent dans ces moments.
Simone Dumas