En ce beau temps des fêtes, nous, les humains, pratiquons des activités que l'on se refuse le reste de l'année. C'est l'occasion de mettre des pulls moches, d'écouter des chansons spécifiques, de décorer nos maisons et, si possible, de voir les membres de notre famille éloignée et se rassembler.
Mais j’ai envie de relancer un vieux débat.
Le désaccord repose sur ce film de 1988. Celui qui revient étrangement tous les ans au même titre que «Maman, j’ai raté l’avion», «Le grinch», «Le père Noël est une ordure» et bien d'autres encore.
Je veux parler bien sûr de l'œuvre cinématographique: “Die hard”. Aussi appelé “Le piège de cristal", ce film d'action soulève des questions. Est-ce réellement un film de Noël ? Chacun son avis, mais selon moi, oui.
Sans trop vous en révéler sur ce classique, j'aimerais vous expliquer pourquoi je pense que cette œuvre est non seulement noëlesque, mais qu’elle représente aussi une nouvelle manière de concevoir Noël.
“Die Hard” représente l'archétype d’un type normal devenu héros par sa dévotion à une cause, celle de sauver le plus de monde possible au risque de sa vie. Oui, c’est cliché, mais le sentiment de don de soi est ce que l’on recherche pendant les fêtes et quel don est plus précieux que sa vie… Pour cette raison, c'est bien un film de Noël. Je pense que voir ce simple policier auquel on peut facilement s’identifier par ses blessures, ses choix “familiaux” douteux et sa simplicité qui n’hésite pas à se donner corps et âme dans ce combat, peut en effet réchauffer le cœur. On sort du modèle de famille parfaite inaccessible pour s’immerger dans un personnage réaliste, qui commet des erreurs, se remet en cause et se repent. La vie n’est pas un conte de fée, nous sommes des humains bourrés de défauts mais avec de la bonne volonté, on peut devenir épique et améliorer les choses. C’est une ode au dépassement de soi typique des fêtes de fin d’année.
Certains me feront remarquer qu'il ne contient pas de miracle de Noël. Je leur répondrais: avez-vous bien regardé ? Sans vous divulgâcher, juste le fait que le personnage principal ne se trouve pas avec les otages pendant le début du braquage est plutôt chanceux. Ceux qui auront vu le film sauront que ce n'est pas le seul moment improbable. Et puis le titre peut littéralement s’interpréter comme : “Ne meurt pas facilement”!
Pour continuer sur cette lancée, tout au long du visionnement, on peut observer de multiples éléments de Noël et écouter une panoplie de chansons du même thème. Je pense qu'on ne peut pas vraiment dire que ces clins d'œil ne représentent pas une preuve concrète de l'appartenance de ce film à la grande catégorie des films de Noël.
De plus, la dualité constante entre l’avidité et le matérialisme des terroristes et de certains otages face à des valeurs familiales et d’abnégation font de ce film un vertueux vecteur de valeurs que l’on retrouve pour le temps des fêtes.
Je comprends bien que ce n'est pas une œuvre devant laquelle peuvent se rassembler grands et petits. Seul un public limité devrait y accéder. Si, effectivement, on ne peut pas le voir à tout âge, doit-on absolument lui enlever ce titre de : “film de Noël” ?
Pour résumer, malgré sa violence, je pense que son histoire ainsi que l'ambiance qu'il apporte sont tout à fait compatibles aux critères de l'esprit de Noël. La réelle question qu'on devrait se poser c'est : Que représente Noël aujourd'hui ? Car toute la réflexion repose sur cette définition.
Lisa