Créé en 1907, le scoutisme est un mouvement d'ampleur mondiale basé sur l'entraide, le respect, la bienveillance, le dépassement de soi, la tolérance, la justice, la confiance, le leadership, le partage et j’en passe. Il réunit ses partisans autour de nœuds, d'abris, de premiers soins, d'aventures en nature, de chants et de feux de camp.
Je ne vais pas passer par quatre chemins : je suis scoute et fière de l'être.
Quand les gens nous voient en uniforme, certains rigolent, d'autres nous sourient et pour la plupart, on peut voir un brin de surprise dans leur regard. Au fil du temps, j'ai observé que certains stéréotypes perdurent sur le scoutisme et j'aimerais les démystifier avec vous.
Commençons par le commencement, oui, cela peut paraître surprenant, mais le scoutisme est toujours d'actualité. Selon scout.org , il y a 57 millions de scouts dans le monde. Impressionnant, n'est ce pas ?
Contrairement à ce que certains pensent : les jeunes ne sont pas tous “addicts” aux écrans, réseaux sociaux… incapables de communiquer autrement que par leur cellulaire. Sans rejeter la technologie, un équilibre est possible : chez les scouts il y a des geeks passionnés de nature qui collaborent et trouvent des solutions ensemble.
D’ailleurs, si vous apercevez un scout, soyez avertis, les autres sont certainement dans les parages car ils se déplacent très rarement seuls. N'ayez pas peur, sachez qu'ils sont très sociables. Bien qu'ils vivent en milieu inhospitalier, il est parfois possible de les observer sur des terrains de camping ou en train de faire du bénévolat là où le vent les porte. Pour les approcher, il suffit de leur adresser la parole, ils sont extrêmement pacifiques et ne mordent pas.
Les probabilités d'obtenir une réponse sont donc grandes, à moins que ledit scout ne vous ait pas entendu parce qu’il est en train d’étudier le comportement d’une araignée, de goûter une plante comestible ou s’il est concentré sur les traces d’un animal.
Cependant, évitez de les surprendre de nuit, surtout les moins vieux qui peuvent vous prendre pour un ours pendant leur tour de garde, paniquer et se montrer impoli en vous balançant des barres tendres pour créer une diversion avant de sauter sur la tente des animateurs. Ou encore, si jamais vous en voyez un en haut d’un arbre à trois heures du matin, n’allez pas l’aider, ne signalez pas sa position, ce n’est pas parce qu’il est coincé ou qu’il s’identifie à une chouette, il fait probablement juste une partie de cache cache.
Bref, une fois le contact établi, vous pourrez vous apercevoir qu'ils sont très serviables et dignes de confiance. Si jamais vous avez besoin d’un coup de pouce, ne soyez pas surpris qu'un scout vous propose de l'aide, cela fait partie de ses valeurs, il ne vous demandera rien en retour et cela lui fera très plaisir de se rendre utile.
Pour continuer sur cette bonne lancée, sachez que le scoutisme a évolué au fil du temps et qu'il existe aujourd'hui beaucoup de manières de le pratiquer.
Prenons par exemple les deux grands mouvements scouts au Canada. Le premier : « Scout Canada », est religieux et plutôt strict selon ce que j'ai entendu. Le deuxième : « Les Scouts du Canada » (Nuance limpide, n'est ce pas ?) est moins à cheval sur le règlement. Il est mixte ainsi que laïque si on met à part quelques chansons poussiéreuses qui sont restées dans le patrimoine.
Comme vous pouvez le deviner, nous ne venons que d'effleurer l'iceberg, le scoutisme diffère beaucoup à travers le monde selon les traditions, la culture et bien sûr la géographie qui influencent beaucoup le style d'activités pratiquées. La seule chose dont je suis sûre, c'est que les valeurs scoutes ne varient que très peu.
Chaque camp nous donne l’occasion de vivre des aventures dans des conditions sécurisées. Cela nous permet d’avoir confiance en nous et en nos capacités ainsi qu’en nos partenaires. Les difficultés que nous traversons ensemble créent un lien fort entre nous, une amitié qui perdure à travers le temps.
Pour poursuivre, certains peuvent sûrement se demander en quoi consiste le fait d'être scout. Serait-ce porter un foulard et un uniforme extravagant parsemé des fameux badges ? Ou bien trier ses déchets ? Faire du bénévolat à tour de bras ? Vendre des “cookies” en faisant du porte à porte ? Être en camping de temps en temps ? En fait, c'est un peu de tout ça, même plus encore, mais saupoudré de valeurs et de code d'honneur bien précis. Plus exactement une promesse qu'on se fait à soi-même. On peut voir ça comme le serment d'être la meilleure personne possible, de transmettre ces valeurs à la génération qui suit, de faire de son mieux et d'aider le plus de personnes possible, si vous me permettez le résumé, bien sûr.
Pour finir cet article, j'aimerais vous parler de quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. Comme vous le savez probablement, le scoutisme a perdu de sa grandeur et ce n'est pas grave, les temps évoluent, les gens changent et c'est bien normal.
Malheureusement, mon unité, et je pense que nous ne sommes pas les seuls, peine à trouver des animateurs. Comme peu de gens se portent volontaires, les seuls qui occupent cette tâche, ainsi que les responsables du conseil de gestion, se démènent pour voir un simple sourire sur les visages des jeunes.
Pour être animateur, il n'y a pas besoin d'expérience dans le domaine. Il faut juste aimer passer du temps dehors, ne pas redouter de mettre la main à la pâte, et aimer voir des jeunes apprendre, évoluer et s’accomplir. L'ambiance est souvent très joyeuse dans les camps, malgré la fatigue, la pluie, le froid ou, occasionnellement, la saleté... D'ailleurs, j'aimerais dire ici que je suis moi même impressionnée du progrès de certains scouts que j'ai pu voir évoluer à travers le temps. J'ai vu des jeunes surmonter des peurs, des situations stressantes et des difficultés toujours plus grandes avec le sourire aux lèvres.
Sans nos précieux animateurs, on ne pourra plus vivre ces aventures qui égaient notre quotidien et nous permettent de devenir des adultes accomplis. Bien sûr, il faudrait être fou pour se laisser entraîner dans des histoires où on décide de dormir sous tente en hiver Québécois pour se dépasser, où on décide spontanément de se baigner lors d’une randonnée encore tout habillés car l'eau de la rivière est bonne, où on décide de faire un jogging à quatre heure du matin parce qu'on veut faire une nuit blanche et qu'on commence à somnoler… mais c'est une folie qui, partagée avec les jeunes, crée d'excellentes anecdotes à raconter autour d'un feu.
Merci d'avoir lu jusqu'à la fin. J'aimerais finir ce texte en remerciant tous les scouts qui lisent ces lignes, les animateurs et les bénévoles qui ont travaillé pour que tout ça soit possible et enfin Baden Powell pour avoir créé le scoutisme et Olave Powell pour l'avoir ouvert aux femmes malgré l'inflexibilité de son mari.
Lynx Éclairé
Sources :