Aujourd’hui, j’ai écouté une capsule sur l’intimidation pour mon cours de français et ceci m’a donné le courage de partager mon expérience là-dessus.
Quand je suis rentrée au secondaire, je me suis intégrée à un groupe d’amies. Pour vrai, tout allait bien, j’étais heureuse, en confiance et acceptée. Une des filles dans ce groupe essayait toujours de me pousser dans des trucs, mais rien de dangereux. Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait ainsi.
Un jour, comme à chaque jour, j’attendais mes amies, étant donné qu’elles habitaient à Val d’Or, elles arrivaient après moi. Donc, vu que je parlais encore à mes anciens amis de Dubuisson, j’ai décidé de me tenir avec eux, on a parlé à une fille et c’est à ce moment que tout a vraiment basculé.
Cette fille était une des personnes qui avaient des problèmes avec une de mes copines. Elle m’a vue lui parler et je ne sais pas d’où elle sortait cela, mais ça l’air que je parlais d’elle. Donc, elle m’a envoyé un message : « On se parle ce soir dans les vestiaires. » Moi, 13 ans, je ne savais pas ce que j’avais fait de mal. Je me suis mise à stresser. Je me disais : « Qu’est-ce que j’ai fait de mal? On parlait juste de vêtements. » Pendant deux jours, je me suis fait ignorer par mes soi-disant amies, seulement l’une d’entre elle est restée à mes côtés.
Un soir, chez moi, j’ai craqué, je pensais que ma mère dormait, donc je me suis mise à pleurer à chaudes larmes. Elle l’a remarqué, c’est alors que je lui ai raconté tout ce que j’avais sur le cœur. Elle m’a aidée et elle en a parlé à une TES de l’école, jamais je ne pourrai la remercier suffisamment pour cela. Je passais mon temps dans son bureau à parler de mes sentiments.
Ceci est le beau côté de la situation parce que, au fond, ce que je ressentais était inexplicable. La confiance que j’avais s’est envolée, ça fait trois ans et demi et je n’ai toujours pas retrouvé cette confiance, je la chercher encore. Avant, je ne pouvais même pas me regarder sans me dire : « Tu es donc bin laite! » « Qui pourra, un jour, t’aimer? » Dire que je n’ai jamais eu d’idées noires serait mentir, j’y ai pensé, mais jamais jusqu’au suicide.
Malgré mes suivis avec les TES, je vais juste un peu mieux. Souvent, la facette que je montre est un miroir parce que je vais mal intérieurement. Je peux vous dire que le passé laisse des séquelles, je ne cesse de regarder en arrière. Cependant, je ne peux toujours pas me regarder et me trouver belle. Ma confiance n’est jamais permanente et par-dessus tout…
Je n’arrive plus à faire confiance à personne.
Emmy
