Je ne suis pas capable de m’ouvrir. À part à une ou deux personnes, je parle rarement de ce que je ressens. Je souris. Je dis que tout va bien et cette façon d’agir semble satisfaire tout le monde.
J’ai tellement de difficulté à m’ouvrir, ce qui fait que je n’assume pas du tout la plupart des choses que je fais ou ressens. Je fais TOUT de façon à ce que rien ne m’affecte.
Quand j’aime quelqu’un qui ne m’aime pas en retour, je banalise la situation lorsqu’on m’en parle. J’ai raté un examen? Pfff, je m’en fous…(Ouin…On va dire!). Rien ne m’atteint. Quand j’ai trop mal, mon mécanisme de défense est de tout repousser au fond de mon chaos de pensées. C’est tellement épuisant à la fin…Je n’ai même plus l’impression de faire semblant. Parfois j’explose, mais même là, je le fais discrètement dans mon coin. Seule.
Le paradoxe c’est que j’ai beau vouloir que les gens me remarquent, je déteste avoir trop d’attention. C’est comme une bataille sans fin. Dès que j’ai trop d’attention, je me referme comme une huître. Je me dis que ce que je vis n’a pas d’importance. Que c’est ridicule. Que ça n’égale aucun réel problème.
Pourtant ce n’est pas vrai… Je passe tellement de temps à ridiculiser ce que je ressens et ÇA, c’est la pire chose à faire! Peu importe ce que je vis, ça mérite d’être exprimé. Pourquoi? Parce que la plupart du temps ce n’est pas une situation qui me rend déprimée, mais une accumulation de toutes sortes de petites situations.
Beaucoup de gens sont comme moi, à différentes variantes, je crois que l’important c’est de cibler le problème pour pouvoir s’ouvrir aux possibilités de s’améliorer. Il faut comprendre que TOUT part de soi, lorsque ça nous touche et nous concerne.
Anne