J’ai des amies merveilleuses qui me font toujours rigoler. J’ai une belle famille chaleureuse et un copain en or qui m’écoutent toujours. J’ai tout ce dont j’ai besoin, mais pourtant je ne suis pas heureuse. Même si, sur le moment, je souris et rigole, quand je suis seule dans ma chambre je ne souris plus. Ma tête est lourde, tellement elle pense, ça me pèse tout le temps. Je ne me reconnais plus, je ne sais pas qui je suis ni qui je veux être. Tout ce que je sais, c’est que je déteste notre monde d’aujourd’hui. Toute cette haine et cette stupidité me rendent folle.
Tout le monde prétend que la vie est belle, mais c’est faux. Je déteste devoir me lever tous les matins pour aller dans l’enfer qu’on appelle école. Ce bâtiment qui n’a l’air de rien est mon pire cauchemar et je le hais. Les intervenants nous disent toujours qu’ils sont là pour nous et qu’ils veulent notre bien. Sans savoir que tout ce que je veux, c’est ne plus mettre les pieds dans cette foutue école. Aller à l’école et avoir de l’anxiété sociale, ce n’est pas fou, je ne veux pas voir ces gens dans mes classes. Ceux que j’endure depuis des années et que je n’ai jamais aimés. Faire du travail d’équipe, ce n’est pas rien pour moi, je n’ai personne avec qui me mettre mais je ne veux pas que le prof choisisse pour moi. Aussi, quand mon prof de math me voit arriver en retard et qu’il fait une grosse réaction comme si c’était incroyable que je sois là. Il pense peut-être être gentil et m’encouragée, mais ça me donne juste envie de partir à la course. Le jour où je vais quitter cette prison sera un des plus beaux jours de ma vie. J’y pense tellement à ce jour si lointain que ça me brise de l’intérieur. Je dois encore passer plus d’un an dans cet horrible endroit, je n’ai pas le choix d’y arriver. Si seulement la vie était autrement peut-être que ma génération serait plus heureuse. Je ne pense pas être la seule à vivre cela, donc je ne comprends pas pourquoi les adultes qui veulent tant nous aider font tout le contraire. J’aimerais tellement être heureuse comme j’ai jadis été.
Zoé