Tout ce que je connais possède un début et une fin : un livre, une année, une vie… Seulement, suis-je la seule qui considère que les « Il était une fois… » sont beaucoup plus attrayants que les « Fin… »? J’ai toujours eu de la difficulté à gérer ces dernières, mais existe-t-il une manière d’apprendre à mieux agir face aux finales?
Récemment, j’ai pris la décision d’arrêter définitivement la compétition de patinage artistique en plus de prendre une pause d’un an de ce sport. Après 13 ans de ma vie consacrés à cette passion, je vous avouerai que cela n’a pas été facile.
Jour après jour, pratique après pratique que ce soit le matin, le midi ou le soir, je savais que si j’étais à l’aréna, tout allait aller pour le mieux même dans les moments les plus difficiles, car à la seconde où ma lame touchait la glace, j’oubliais toutes mes préoccupations. C’était comme si j’entrais dans un autre monde dans lequel je pouvais m’exprimer à travers mes chorégraphies tout en laissant aller mes émotions. Je peux affirmer qu’avec des patins dans les pieds, j’étais dans mon élément.
Lors de toutes mes pratiques à la patinoire, laquelle je considérais comme ma deuxième maison, je me fixais des objectifs et j’avais un désir profond de réussir en mettant les efforts nécessaires afin d’être prête à 100% pour les jours « J » : les fameux jours de compétitions. Le truc, c’est qu’en patin, je n’ai pas trois périodes comme au hockey pour me démarquer, je n’ai que trois minutes pour faire de mon mieux (et ça, c’est stressant!). Alors pour arriver à bien performer, il fallait que je me sois bien préparée! Par chance, j’ai été si bien entourée et encouragée. Je crois que je ne pourrai jamais assez les remercier: mes entraineurs, ma famille, mes consœurs patineuses : ceux et celles qui ont toujours su me supporter et me motiver à être fière de moi peu importe ce qui arrivait pendant ces trois minutes décisives.
Mais pourquoi décider d’arrêter tout cela? Toute bonne chose a une fin et je crois que la compétition ne me procurait plus le même bonheur qu’autrefois. Dans la vie, c’est bien important d’apprendre à écouter nos limites.
L’une des nombreuses choses que j’ai apprises grâce au patin est que ce n’est pas le fait de tomber qui détermine si l’on est une bonne patineuse ou non, mais bel et bien la manière dont on choisit de se relever sans abandonner. Au final, c’est comme cela que je souhaite continuer de vivre : en me relevant chaque fois que je rencontrerai un obstacle.
Même si j’ai toujours préféré les débuts, je pense que les fins sont inévitables et qu’elles sont remplies de souvenirs et d’expériences. Je les apprivoise en me disant que chaque fin laisse place au début d’un nouveau chapitre. La page étant tournée, je suis maintenant prête à relever les prochains défis qui se présenteront à moi et ça, c’est excitant, car c’est ce qui fait disparaitre la morosité qui accompagne trop souvent les conclusions.
-Victoria Neault, la patineuse