Souvent, les jeunes filles ne sont pas assez prises au sérieux. Selon moi, beaucoup trop de jeunes femmes manquent d’oreilles pour les écouter et d’épaules sur lesquelles se poser. Souvent ce n’est pas parce qu’elles ne veulent pas en parler, juste parce qu’elles ne savent pas comment s’exprimer, à qui, et si elles doivent le faire ou pas. Certaines femmes ont été abusées, et sont confuses face à ces situations car souvent, les personnes qui abusent d’elles sont proches de celles-ci, parce que bien évidemment, tu ne peux pas avoir plus mal que si ton agresseur est l’homme que tu aimes, ton ami, ou un proche par exemple. Trop de femmes vivent des situations graves et n’arrivent pas à les surmonter, car personne n’a le courage de vraiment en parler. Quand est-ce que les jeunes filles auront des vraies ressources, des vrais professionnels qui les écouteront et les aideront pour de vrai et non pas juste pour dire qu’elles ont fait « de leur mieux?»
J’ai souvent eu besoin de cette aide et je ne savais ni à qui en parler ni sur qui compter pour assurer la survie de ma santé mentale, car oui c’en était rendu de la survie. Une jeune femme de 13 ans qui cherche de l’aide et qui en trouve pas ça commence à être pesant. J’ai vu trop de psychologues disant être très bons dans le domaine, mais qui, en fait, sont les pires sur qui compter.
Si je continue sur le sujet des adolescentes, dans la vie de tous les jours, elles devraient pouvoir se promener au parc en short l’été à 35 degrés Celsius sans se faire siffler ou traiter de « pute qui cherche l’attention des hommes ». J’avais 13 ans et une poitrine plus développée que certaines autres et je me faisais juger, car je portais des maillots de bain dans lesquels « on voyait trop mon corps », alors que je voulais simplement me baigner et ne pas mourir de chaleur! Je crois que sexualiser les femmes, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal que des femmes insultent d’autres femmes et se disent « féministes ».
Moi, je veux juste que les filles de mon âge se sentent à l'aise de porter ce qu'elles veulent, d’avoir la tranquillité d’esprit quand elles sortiront les jambes pas rasées et dans le maillot de bain qu'elles veulent cet été en camping. Oui c'est difficile, mais ne laissez jamais les autres vous convaincre négativement car vous êtes toutes formidables. Je veux que les femmes se sentent à l'aise peu importe les regards et les commentaires que les gens pourraient porter sur elles.
Pour terminer, souvent, ce ne sont pas les psychologues, tes parents ou ta famille qui t’aideront le plus, mais des personnes de confiance. Parfois, même ta famille ne sait pas comment t’aider, alors, à la place, réfugie-toi avec une personne honnête, avec qui tu te sens en sécurité, et qui prend le temps avec toi. Merci Marie-Claude (TES 2e secondaire) de m’avoir sauvé quand j’étais au plus bas. C'est toi qui a assuré ma survie et sur qui j’ai posé mes larmes de joie et de tristesse, c'est dans ton local que j’ai pleuré des cordes, mais c'est aussi dans ton local que j’ai appris comment aller mieux, comment être heureuse et comment en rire aujourd’hui. Je ne te remercierais jamais assez.
Émilie-Rose Gabrielle