Récemment, je suis allée chez Barnes & Noble à Burlington, durant le congé de Pâques, et j’étais super contente d’y avoir acheté Shadow & Bone, le premier tome de la trilogie Grisha de Leigh Bardugo qui s’est vendue à 2,5 millions d’exemplaires il y a quelques années (ramenée dans l’actualité par la série Netflix du même nom). La plupart des lecteurs les plus fervents ont entendu parler (et sans doute lu) beaucoup des derniers phénomènes littéraires récents tels Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson, Divergente, Hunger Games, Harry Potter ou encore Inheritance Games (Jennifer Lynn Barnes). Cependant, je pense qu’encore beaucoup de livres méritent d’être mis davantage en valeur et c’est pourquoi je voulais écrire sur La Voix des Ombres, un roman qui, malgré sa date de publication remontant à quelques années, devrait être plus connu selon moi.
Tout d’abord, La Voix des Ombres (ou A Skinful of Shadows dans la version originale en anglais) est une fiction paranormale, publiée en 2018, écrite par l’étoile montante de la littérature britannique Frances Hardinge, lauréate des Costa Book et British Fantasy Awards en 2015. Elle relate l’histoire d’une jeune orpheline déterminée et farouche, prénommée Makepeace, évoluant dans une Angleterre du 17e siècle déchirée par la guerre et infestée de fantômes, où ces derniers cherchent à se réfugier dans l'esprit de vivants, comme elle, ayant le pouvoir de les “accueillir”. Elle vit dans un village reculé, appelé Poplar, avec sa mère où celle-ci lui apprend à repousser les esprits malveillants. À la mort de Margaret, dans un mouvement de foule, la jeune fille part vivre chez sa tante et son oncle avant d’être recueillie comme domestique par la puissante famille aristocratique de son père, les Felmotte. Elle arrivera à Grizehayes, l’immense manoir de sa famille paternelle, habitée par un fantôme agité et cherchera à s’échapper en découvrant qu’ils ont de plus grands plans pour elle...
L’histoire se déroule lentement tout au long de ce roman assez sombre, mais commence abruptement comme le personnage principal est enfermé dans un caveau pendant plusieurs nuits pour apprendre à se défendre contre les fantômes et que sa mère meurt dans les premiers chapitres. Le décor historique de la guerre sanglante entre catholiques et protestants sert bien ce récit et la plume de l’autrice, percutante, profonde et économe en mots permet de tisser une histoire plutôt froide et morbide qui convient davantage aux lecteurs aguerris.
En second lieu, l’intrigue est riche en péripéties. C’est un ouvrage très tumultueux qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. J’ai trouvé le concept d’humains pouvant manger des fantômes et servir de réceptacle très original. Makepeace héberge plusieurs fantômes de son gré ou non, chose que je n'avais pas encore lu dans d’autres histoires de fantômes. La relation entre Makepeace et son premier hôte est également enrichissante au récit et super bien développée. À travers ce lien profond, qui unit le spectre et elle, l’adolescente deviendra plus forte et mûre.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur les autres personnages mis à part Makepeace, la vraie héroïne de l’histoire, une jeune fille indépendante et audacieuse. En effet, c’est une protagoniste forte qui n’a pas besoin d’un autre personnage masculin pour soutenir le récit. Malheureusement pour les lecteurs romantiques, La Voix des Ombres est dénuée de sous-intrigue amoureuse entre Makepeace et un autre personnage. Or, sans pour autant qu’on sente un vide.
Finalement, je dois mentionner la page couverture qui est magnifique avec sa couleur verte foncée et sa typographie élégante.
Bref, il s’agit d’un roman à savourer qui nous plonge dans un univers fantastique captivant par une plume envoûtante et simple. J’ajouterai définitivement d’autres romans de Frances Hardinge à ma liste de livres à lire.
-Alicia
