Dans une ère où les médias sociaux et créateurs de cybercontenu occupent une place importante dans la culture en général, il n’est pas rare de voir plusieurs être influencés par les tendances beauté et mode que ceux-ci mettent de l’avant. Le côté négatif de ces tendances, c’est qu’elles impliquent souvent l’achat d’un ou d’items en particulier pour y participer et ont une courte durée de vie.
Plus récemment, il est devenu populaire de trouver une alternative moins coûteuse à ces items dans le but d’économiser ou d’obtenir une meilleure qualité, sans pour autant être exclu de la conversation du moment.
Il est vrai qu’il est gratifiant de dénicher un objet que l'on souhaitait posséder à rabais, mais découvrir un produit semblable, voire plus pratique, qui allégera encore moins notre portefeuille? C’est une situation idéale, mais jusqu’à quel point?
Plusieurs influenceurs ou internautes présentent et testent des items faisant concurrence à un autre item établi (et moins accessible) auprès des gens dans des publications. Ils convainquent ensuite les utilisateurs de ces médias sociaux qu’il y a là un meilleur rapport qualité-prix que le produit ayant déjà gagné le cœur du public. Cette audience est donc souvent inclinée à acheter l’artéfact moins coûteux sous l’unique prétexte qu’il permet une économie. Cependant, il serait davantage payant de ne pas dépenser son argent sur une simple tendance qui mourra le mois prochain, si elle ne piquait pas notre curiosité avant sa soudaine popularité.
Un exemple actuel de cela pourrait être les fameuses répliques des très populaires et coûteuses minibottes Uggs, se vendant en ligne à une fraction du prix des authentiques.
Ce qui décourage les gens de systématiquement acquérir des bottes Uggs, c’est probablement leur étiquette de vente et leur faible éventail d’utilités, ce qui, en un sens, permet une économie.
Par contre, en ayant un modèle similaire disponible à environ une quarantaine de dollars, la personne moyenne verra cela comme une opportunité d’en posséder, ce qui lui donnera un faux sentiment d’épargne une fois achetées. Quant aux besoins qu’elles comblent? Puisque qu’elles sont si abordables, certains pourraient juger que ce n’est pas un facteur d’importance, vu le bas prix. Ce bas prix va alors voiler les inconvénients existants des bottes.
Au fil du temps, de moindres dépenses par-ci par-là s’accumulent pour en former de grandes. Ceci peut donner naissance à une sous-estimation de la valeur de l’argent, parce qu’il sort de nos poches au compte-goutte. Et puis, plusieurs se retrouvent avec une foule de vêtements, petits électro-ménagers et maquillage qui ont perdu leur visibilité médiatique, tous achetés sur un coup de tête en voyant l’attrait pour ceux-ci quelques semaines auparavant à travers des lunettes teintées de rose. Désormais non-utilisés, ils sont souvent jetés ou remplacés bien avant leur fin de vie pour après recommencer ce cycle.
À titre d’exemple, une vague de propriétaires de Stanley cups, bouteilles d’eau de métal munie d’une poignée, s’en débarrassent à la friperie depuis qu’elles font l’objet de controverses et sont déjà considérées comme démodées en ligne.
Être à la poursuite du prochain meilleur bien matériel quand toutes tendances rotationnent à une vitesse fulgurante n’est pas, selon moi, une habitude saine à entretenir, ni mentalement, ni financièrement. C’est un peu comme être prisonnier d’une roue de hamster pour humain: c’est épuisant et sans cesse. Il n’y a rien de mal à vouloir un nouveau vêtement à quarante dollars à l’imprimé semblable à sa source d’inspiration de cent dollars, mais il faut se demander si l’étiquette de prix est la cause principale de ce désir. Si la réponse est oui, l’argent inutilisé pour cet achat demeurera disponible pour un autre, qui, avec espoir, procurera davantage que de la gratification instantanée.
En conclusion, cette sorte de recherche à la perle rare est presque garantie d’être sans fin, donc il est sera toujours plus gagnant d’acheter en fonction de ses besoins et désirs individuels. Se questionner sur ces achats, attendre pour les faire, estimer combien de fois ceux-ci s’avéreront utiles ou seront utilisés au quotidien sont de bons moyens d’y parvenir. Les tendances n'existent pas pour être toutes suivies : fait confiance à tes propres goûts et préférences, même s’ils sont considérés comme démodés, car chacune d’entre elles referont surface au bout d’une série d’années.
Léonie Lafontant