Chère 2020,
On est dans mon salon, le 31 décembre au soir, et j’attends, seule avec ma mère, l’arrivée du nouvel an.
Chère 2020, tu m’as beaucoup marquée. Par tes bons coups comme par tes mauvais, tu as changé bien des choses et je regrette de ne pas pouvoir te célébrer aussi bien que chacune des années que j’ai derrière moi.
J’aurais tant aimé pouvoir hurler à la seconde où tu prendras fin, mais ce sera impossible, alors je t’écris au moins une lettre. Puisque je passe cette soirée seule, j’ai bien du temps pour réfléchir.
Je repense à tout ce que tu m’as fait vivre et je souris. Évidemment, tu m'en auras fait voir de toutes les couleurs et je crois qu’à certains moments j’ai été si frustrée par tes revirements de situation que j’ai oublié toutes les merveilles que tu m’as amenées.
J’ai, grâce à tes mille et une péripéties, découvert en moi une force énorme et bien insoupçonnée. Je ne parle pas de force de caractère, non. Celle-là, j’ai la chance de la trimbaler avec moi depuis bien longtemps. Il s’agit plutôt d’une force qui résulte dans la faiblesse.
Cette année, j’ai accepté que je ne pouvais pas toujours tout réussir seule, même si je suis bien douée et j’ai, finalement, après seize ans, demandé de l’aide dans plusieurs sphères de ma vie. Il n’y a pas à en avoir honte, contrairement à ce que j’aurais dit il y a un an. C’est plutôt une grande force que d’admettre ses faiblesses.
En 2020, j’ai bien été mise au tapis et j’y ai appris qu’obtenir un coup de main pour se relever, c’est beaucoup plus valorisant qu’un trop grand orgueil qui nous garde contre le sol. Tu m’as aussi permis d’élargir mes horizons en matière d’amitiés et cela m’a permis, contre toute attente, de découvrir des personnes merveilleuses sur qui je peux compter et qui seront présentes à mes côtés jusqu’à, je l’espère, la fin de ma vie.
Ma belle année 2020, je crois que j’ai eu tort de te détester si intensément, car malgré tout, tu m’as rendue bien meilleure, tu m’as fait grandir. Même si je mesure toujours 1m55, j’ai maintenant l’esprit aussi grand qu’une galaxie et je t’en remercie.
J’ose espérer que je ne suis pas la seule qui puisse voir la beauté qui s’est cachée dans la catastrophe que tu as été et que d’autres crieront ce soir avec moi, reconnaissants de ton passage: «bonne année!».
Amicalement,
Anaëlle