Comment vivre avec un père non-présent… souvent, on croit que les gars sont plus touchés par l'absence d’un père, mais les jeunes filles sont autant touchées par ce manque de présence. C’est comme si on vivait avec la moitié de notre cœur. J’ai longtemps cru que j’étais le problème, car ces hommes sont bons pour faire croire qu’ils ne l’ont pas voulu, que ce n’est pas leur faute, etc. Comment pouvons-nous faire confiance ou croire un homme si notre propre père n’a pas été en mesure de garder celle-ci pendant notre enfance?
Un jour, j’ai décidé d'arrêter de faire l’autruche et de dire à mon père ce que je pensais. Il l'avait fait toute mon enfance, me dire ce qu’il pensait: c’était à MON tour de lui faire prendre conscience de tout le mal qu’il m'avait fait. Après cela, j’ai pu voir le positif chez un homme. Ne doutez pas de vous, ne laissez personne avoir le contrôle sur vous et dites ce que vous avez à dire !!
Voici un extrait de ce que j’ai écrit à mon père: ‘’Papa, j’ai mal au corps, mais j’ai surtout mal au coeur. Papa, j’ai peur de toi. Je ne pensais pas que j’aurais à te le dire un jour, mais je n’en peux plus… plus le temps passe, moins les choses s'arrangent entre nous. Te souviens- tu du temps où, il y a quelques années, je n’étais encore qu'une enfant ? Déjà à cette période-là, quand je ne faisais pas exactement ce que tu voulais , comme tu le voulais , quand tu le voulais , tu avais déjà commencé à hausser la voix. Puis ce furent tes yeux qui se mirent à crier. Comme ce regard noir et sévère me déchirait l’âme et blessait mon petit coeur d’enfant ! Tes cris résonnant dans la maison étaient sans conséquence pour toi, car c’était pour « m’éduquer » comme tu disais. Quand je commençais à hausser la voix pour me débattre, c’est par ta grosse voix que j’éteignais la mienne. Maintenant , lorsque je dois te contredire ou te dire non, ou agir contre ce que tu veux, ce sont mes pensées de petite fille de 6 ans qui reviennent à mon esprit. Ce qui me rend faible et déstabilisée. Je suis toute mêlée: d’un côté, je m’ennuie de mon père qui m’apporte dans le bois pour des randonnées, de manger tes délicieux plats de pâtes ou encore un père qui me suit dans mes passions. De l’autre côté, j'ai des nuages qui cachent le Soleil et qui noircissent mon coeur lorsque j’entends ton nom. J’aime le père qui m’aime, mais je hais le père qui crie comme un monstre. Tu le sais qu’à mon âge, c’est le temps de s’affirmer, d’exprimer ses opinions, de marquer sa différence : c’est ce qui est enseigné à l’école et dans les rencontres, mais ils ne t’ont jamais entendu crier, sinon ils me conseilleraient de tenir ma langue et me soumettre à toi. Parce que je me sens comme un punching bag et qu’à tout moment, je dois me préparer à recevoir des coups (tes cris). Lorsque tu passes ta vie à entendre crier, comment veux-tu te défendre ou te débattre par toi-même? Tu es habitué à te soumettre à une personne par peur d'être violenté. Comme j’ai l’âge et j’ai trouvé les mots pour expliquer ma douleur depuis un bon moment, je prends mon courage pour te faire comprendre comment j’ai vécu mon enfance avec toi. J’ai besoin de me vider le cœur et la tête : j’ai besoin de vivre sans regret de ne jamais m’être ouverte à expliquer ce que tu m’a fait vivre. J’ai besoin d’ un père qui aura compris comment je l'ai vécu et qui n’agira pas comme quelqu'un qui ne sait pas ce que j’ai en tête depuis l’âge de 6 ans. Actuellement, mon horloge est réglée à ne pas parler, à accepter chaque cri que j’ai vécu, mais mon coeur ne peut plus accepter cette douleur qui me gruge depuis si longtemps. Papa, j’ai besoin de développer la LAYLA, celle sans remords ou regrets, celle qui aura dit la vérité.
Papa, j’ai besoin que tu comprennes, c’est tout.
Layla