Aimez notre page
Suivez nous sur



École secondaire d’Amos – La Forêt

Les craintes de l’indépendance
Pression sociale , École

Les craintes de l’indépendance

Nombreux sont ceux qui reçoivent la fameuse question où l’on nous demande : où te vois-tu dans 5 ans? Pour être honnête, on répond sans vraiment réfléchir parce que, à quoi bon se positionner sur ce point alors que c’est dans 5 ans? Pourtant, 5 ans se termine tellement rapidement, puis nous voilà à notre majorité. Devenir adulte? C’est quoi en fait? 18 ans, c’est seulement un chiffre, après tout. L’âge auquel le monde prend pour acquis notre autonomie pour nous lancer dans un monde rempli d’inégalités et d’anxiété. Les gens se disent qu’à 18 ans, on peut quitter le nid douillet et payer nos factures. Avant tout, il y a le permis de conduire. Par la suite, la dernière année de secondaire (pour ceux qui peuvent se le permettre). J’ai 16 ans et nombreux sont ceux que j’ai vu lâcher l’école par découragement et se retrouver dans des endroits peu fréquentables pour fuir la réalité…c’est infiniment triste de voir qu’ils sont laissés à eux-mêmes, car dans quelques années, ils auront 18 ans et plus personne ne pourra subvenir à leurs besoins de base. Le pire, c’est qu’aujourd’hui, pour se faire engager, la 5e secondaire est presque toujours un préalable.

Le secondaire 5, c’est nécessaire. Par contre, je les vois, les personnes qui vivent l’enfer à la maison et qui doivent se lever et à travers toutes les difficultés scolaires, travailler très fort. Souvent, elles finissent par laisser tomber. À quoi bon se forcer si personne ne voit jamais les efforts fournis? Aussi, le permis de conduire, c’est une nécessité. Par contre, le prix est exorbitant et il y a plusieurs choses auxquelles penser. Cela crée un grand stress, crée de l’insomnie et on part l’engrenage : arrivé à l’école, période d’examen, tu n’as pas dormi et tu t’assures un échec. C’est ça la réalité. On a besoin de tout ça pour être autonome. Pour nos 18 ans. Et l’appartement? Il y a des enfants qui peuvent habiter chez leurs parents jusqu’à 25 ans, mais moi, je suis une enfant de la DPJ. À 18 ans, je dois sincèrement penser à sortir du cocon familial qui n’est même pas le mien! Penser à ces adolescents, ça me fait de la peine. Oui, je suis rendue là dans ma vie, je suis prête. Mais eux? Le sont-ils vraiment? Pourquoi à 18 ans, au sens de la

loi, on devient d’un coup mature et responsable, prêt à vivre de façon autonome? Je pense que 18 ans, ça stresse. Les prix sont rendus astronomiques pour tout et plusieurs n’ont plus envie de devenir ‘’adultes’’. Le stress de manquer d’argent ou même de tomber en situation d’itinérance est bien présent chez plusieurs adolescents. Moi, mon DES, je l’aurai. Mais celui qui ne réussit pas à le décrocher, vaut-il moins que moi? Ne le mérite-t-il pas autant que moi? On travaille tous fort, à notre manière. Soit pour survivre, soir pour les études, c’est la même chose.

Vivement 2025! De l’espoir, il y en a. Il suffit seulement d’y croire.

Alycia

Alycia Larose

Mon prénom est Alycia et j’ai 16 ans. Je suis une élève de 5e secondaire. L’an passé, j’ai eu la chance énorme de pouvoir participer à l’expérience de La deMOIs’aile. Cette expérience m’a apporté énormément, de sentir que je pouvais faire une différence à travers les mots. Les mots guérissent les blessures. La deMOIs’aile m’a donné la chance de mettre à nu ma façon de voir les choses. Cette année est ma dernière au secondaire, j’aimerais pour la dernière fois faire une différence, pour une dernière fois être différente des autres. J’aimerais pouvoir, à travers mes écrits, toucher des adolescentes qui se sont toujours senties seules, j’aimerais qu’elles croient en elles de nouveau.

Alycia Larose - École secondaire d’Amos – La Forêt