J’ai toujours adoré la vie. Toutes les petites choses qu’elle en consiste aussi. De voir le soleil le matin, de le sentir réchauffer ma peau, j’en ai toujours raffolé. D’entendre la pluie à travers ma vitre en m’endormant m’a toujours satisfait au plus grand point. Sauter dans la neige ou lire un livre me faisait le même bien. Lorsque j’étais petite, je me réveillais le sourire collé aux lèvres, ayant hâte d’aller à l’école, et l’été de m’amuser. Un rien me rendait le sourire. La vie me comblait de bonheur, pourtant elle n’était pas toujours facile, mais je voyais toujours le positif. J’adorais les gazouillements des oiseaux et le ciel bleu au réveil. Même s’il était six heures du matin, j’enfilais mon habit de neige et mon plus beau sourire et j’allais jouer dans la neige.
J’ai toujours eu cette joie de vivre. Jusqu’à il n'y a pas si longtemps. Je ne me souviens ni quand ni comment, mais tout s’est terni. Tout ce que je voyais de si beau s’est mis à disparaître ou à se dissoudre. Mon moral est parti avec. Quand ça a commencé, je ne m’en suis pas rendu compte, les autres oui. Ils m’ont dit que j’avais changé et qu’on dirait que rien ne me rendait heureuse. Les gens autour de moi me disaient sans cesse qu’ils s’ennuyaient de la petite Camille et de sa joie de vivre. La vérité, c'est que moi aussi, je m'ennuie d’elle. Je m’ennuie de l’époque où tout était aussi beau, comme un beau ciel bleu après des orages. Personne ne parle de comment c’est difficile de se réveiller un matin et de ne plus sentir l’étincelle qui rayonnait en nous depuis si longtemps. L’étincelle, qui, maintenant, semble introuvable. J’ai beau chercher et chercher encore, le sentiment d’être si légère s’est envolé avec moi, il y a quelques années.
Maintenant, je me réveille et je me sens lourde. Je sens aussi la petite Camille toute souriante me supplier de sourire et d’aller faire un câlin à maman et d’affronter la journée. En réalité, je donnerais ma vie pour retrouver la petite Camille en moi, qui, sans se soucier de rien, partirait sa journée du bon pied.
Camille