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École secondaire Henri-Dunant

Enfant de la DPJ
Émotions , Famille

Enfant de la DPJ

Chère enfant de la DPJ, nous sommes une famille, car nous portons le même nom.

Moi, une enfant de la DPJ, du moins, c'est sous ce nom que je suis qualifiée. J'ai été placé en famille d’accueil il y a maintenant neuf mois. J'ai eu la chance, que certains n'ont pas, d'être placée chez un membre de ma famille.

Malheureusement, cela n'enlève pas le fait que je ne sache pas si je suis supposé aller dans les photos de famille. Ou comment expliquer aux gens pour la mille et unième fois pourquoi je ne parle pas de mes parents... D’avoir peur de faire quelque chose de travers et de se faire renvoyer, comme si j'avais une garantie de trente jours échangeable et remboursable. Car après tout, si les deux personnes qui sont supposées m'aimer inconditionnellement n'en sont pas capables, qui le sera ?

Quand j'avais quatre ans, ma mère s'est blessée au dos. Depuis, nos rôles ont été inversés. Je m'occupais d’elle, comme une mère le ferait pour sa fille. Sauf que c'était moi l'enfant, moi l'enfant qui nettoyait, moi l'enfant qui cuisinait, moi l'enfant qui a appris les signes de surconsommation de médicaments. À cause des médicaments qu'elle prenait, j'avais toujours peur qu'il lui arrive quelque chose.

Mon père devait subvenir pour nous, car ma mère ne pouvait pas le faire. Il était donc souvent en train de travailler. Quand j'avais onze ans et demi, mon père m'a donné un choix, soit je partais ou ma belle-mère partait parce qu'elle ne m'aimait pas. Je n'ai pas été capable de penser à moi-même, donc je suis partie. Quand j'y repense, je n'aurais jamais dû avoir à faire un tel choix.

Moi, une enfant de la DPJ, j'ai vécu plus de choses que la plupart des adultes de la quarantaine n'ont jamais vécu, mais, moi, j'en ai quatorze. J'ai vécu dans l'abus psychologique, la pauvreté, la peur, la colère et la tristesse. Mais je n'abandonnerai pas, je me suis fait une promesse jeune de ne jamais baisser les bras... Je fonce sans regarder en arrière.

Chère enfant de la DPJ, ne baisse pas les bras. Garde-les haut et fiers, car tu es une force de la nature, qui est peut-être seule, mais pas moins forte.

Fay

Fay Péret

Bonjour ! Moi, c'est Fay, j'ai 14 ans et je suis en 3e secondaire. Je me suis inscrite à La deMOIs'aile, car je voulais avoir un endroit où je pouvais m'exprimer librement et sans jugement. J'ai toujours eu de la difficulté à exprimer ce que je ressentais, donc je crois que La deMOIs'aile serait une expérience très bénéfique pour moi. Je voulais également pouvoir partager mes expériences de vie, pour que, peut-être, quelqu'un qui se sent incompris se reconnaisse dans mes mots.

Fay Péret - École secondaire Henri-Dunant