Ce moment où on se perd, où nos yeux ne voient que ce corps qui ne nous appartient plus depuis beaucoup trop longtemps et où on nous a enlevé le droit de donner notre consentement, car un homme s'est approprié celui-ci en quelques secondes. Nous essayons de nous reconstruire, mais rien n'y fait, on se sent lourde et constamment apeurée à l'idée de revivre ce moment atroce où on perd le contrôle et où on se fige en espérant se réveiller d'un cauchemar.
Plus on y pense, plus on se détruit et on ne sait plus qui nous sommes ou ce que l'on veut vraiment, autre que de survivre. On sent encore ses mains se promener sur notre petit corps et se frayer un chemin vers notre intimité, sans en être capable on espère qu'il se rende compte qu'on est apeurée, mais rien n’y fait. Il continue… À un certain moment, on est dans le déni, on se dit qu'il nous aimait et que ce n'est pas vraiment ça qui s’est passé, mais plus ça va, plus on voit les répercussions sur notre état mental, et on n’a plus le choix de voir les choses en face. On a envie de crier et de demander de l'aide, mais on se sent sale, honteuse, triste, apeurée, en colère… Un mélange d'émotions où on ne se retrouve plus et où on ne voit plus la lumière. Puis, on revient à la réalité, à nous et ce miroir dans lequel on déteste notre reflet depuis bien longtemps. Ce miroir qui nous a vu pleurer, se détester, se questionner, essayer de se regarder durant des heures pour accepter qui nous sommes, avec les yeux en larmes. Notre tête essaie d’accepter que nous ne serons plus aussi naïve et rêveuse, mais c'est compliqué d'accepter ce que nous avons vraiment vécu.
Pour les personnes qui ont été victimes d'un acte criminel à caractère sexuel, vous pouvez contacter:
. 911
. Cavac https://cavac.qc.ca/
. Info-aide violence sexuelle https://infoaideviolencesexuelle.ca/
Tu n'es pas seule et ce n'est pas de ta faute. À la seconde où tu ne voulais pas et qu'il ou qu’elle a continué, c’est une agression sexuelle, même si tu n’as pas été capable de dire NON. Ce que tu as vécu est important, ne le minimise pas.
- Alex McDuff