Je doute toujours. Que ce soit sur mon choix vestimentaire, mon déjeuner, mes amis, mon cheminement scolaire ou même ma propre personne!
Suis-je assez bonne pour réussir ou même surmonter ce désastre? Fais-je les bons choix?
Me fais-je assez confiance?
Non □
Non □
Des fois, plutôt souvent, je ne trouve pas la case oui comme pour me donner raison. Et ensuite, je délaisse complètement le sujet, mon cerveau ne semblant pas vouloir s'en faire plus que mes poils qui poussent sans retenue sur mes jambes.
Je lorgne misérablement ces derniers avant de retourner à mon monologue intérieur.
Bref, omettant mes jambes poilues, je retourne à ma première occupation, mon devoir de PPO (projet personnel orientation) que je remplis irréfutablement dans mon cours de science. Le dossier est nommé L'ESTIME DE SOI, un vrai malheur pour tous les étudiants de secondaire 3. Moi incarnée.
Je suis toujours coincée à la première question: « Dis-moi ta définition de l'estime de soi. »
Je fixe, hébétée, cette phrase à longueur de journée.
Premièrement, je ne peux pas « dire » la définition, je dois l'écrire. Grimace, je suis désabusée. Et deuxièmement, comment suis-je sensée le savoir? Non mais tu me prends pour quoi, madame la prof? J'ai 14 ans, pas 41 et je suis, encore moi, une psychologue pour troubles d'adolescents.
Sheesh...
OK, Estime pense... selon toi...
Le pouvoir qu'exerce notre cerveau à comparer son occupant avec un autre et de transmettre nos différences à chacun de nos nerfs pour ensuite nous rendre dépressifs.
Haha! Bien joué, moi!
Malgré tout, je ne prends pas la peine de transcrire cela sur le papier.
C'est un 100% que je veux et non pas un 60 pour originalité et effort.
Je soupire un grand coup, tapotant mon crayon contre le bureau lorsque j'entends la professeure prononcer:
— Tout cela va être à l'examen, alors pour ceux qui ne m'écoutaient pas, me lorgnant très gentiment, je vous souhaite mauvaise chance.
— Ugh... Marmonnai-je entre ma barbe non existante— plutôt, presque non existante.
Mme la professeure de science est toujours sur mon cas. Non, mais elle me prend pour qui?! Zia, cette fille qui a seulement l'école en tête. Je jette un coup d'œil sur cette dernière, dont les pupilles semblent littéralement et grotesquement sortir de leur orbite tant elle veut voir ce qui était inscrit sur le tableau.
Je grince mes dents, la mine maussade avant de rediriger mon regard vers mon cahier dont je remue les pages jusqu'à ce que je trouve ce que je cherche : l'exacte définition de l'estime de soi.
L'estime de soi est liée à la conscience de sa valeur personnelle. Ainsi, c'est savoir reconnaître ses forces et ses limites. De son côté, le sentiment de confiance, c'est croire en ses capacités de réussir.
Je la réécris mot pour mot, un sourire niais et satisfait se transcrivant sur mes lèvres minces avant que je ne descende mon regard sur la prochaine question:
« Ton estime de soi est-elle haute ou basse? Explique pourquoi. »
Ah! Caca de chouette, j'abandonne! M'exclame-je intérieurement, reconnaissant effectivement mes limites.
Zia