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École secondaire Curé-Mercure

Maladie du coeur et de la tête
Dépression , Pression sociale

Maladie du coeur et de la tête

J’ai lu sur un site internet qu’environ 17% des jeunes canadiens de 15 à 24 ans sont touchés par la dépression. De plus, les filles sont plus nombreuses en souffrir. (http://www.douglas.qc.ca/info/depression-jeunes)

Être dépressive, ce n’est pas être triste un soir de temps en temps et pleurer en regardant Bridget Jones et en mangeant de la crème glacée.

Non.

Être dépressive c’est avoir mal en permanence, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est, ne pas comprendre ce qui nous fait souffrir aussi profondément. C’est être épuisée et ne pas réussir à s’endormir car notre tête ne peut pas se vider et que nos pensées sont assaillies de toutes parts.

Je suis dépressive et ma réalité est bien plus compliquée qu’un simple chagrin.

Je me réveille tous les matins en appréhendant la journée qui arrive. Je repousse au maximum le moment où je vais devoir me lever en espérant qu’un miracle se produise et que je n’ai pas à sortir de mon lit, où je me sens si en sécurité. Je dois prendre un médicament pour me permettre de passer la journée avec la tête hors de l’eau. Durant toute la journée, je dois faire des efforts colossaux pour arriver à parler avec les gens, à me concentrer sur mon travail, et pour ne pas me retrouver assaillie par ma dépression. Alors quand j’écoute ma musique, que je ne parle pas et que je lis, ce n’est pas parce que je suis asociale ou que je ne vous aime pas. Non, c’est juste que j’essaie de toutes mes forces de ne pas me noyer à l’intérieure de ma propre tête. Cependant, parfois la panique prend le dessus et je ne peux plus respirer, mes larmes coulent d’elles-mêmes, dans ces moments-là, je prends un autre médicament qui me permet de contenir ma crise de panique. Quand je rentre chez moi, j’ai l’impression d’être libérée. Bien des personnes n’aiment pas l’école, mais pour moi; l’école est ma prison. Je m’y sens oppressée, j’ai l’impression d’être entravée dans ma liberté d’être qui je suis réellement. Car je joue un rôle, je ne suis pas moi-même entre ces murs. Chaque jour, je mets un masque, comme une fausse identité qui me protégerait de quelque chose de nuisible. Chaque soir, je dois reprendre encore un autre médicament pour m’aider à dormir, pour que je ne passe pas ma nuit à penser à ce que j’ai fait ou dit de mal durant la journée.

Je ne suis pas folle. Je suis juste trop consciente de la laideur de notre monde. Et je voudrais essayer de changer quelque chose, sans savoir comment. Mais une personne que j’admire m’a récemment dit qu’il ne faut pas tenter d’aller plus vite que la musique, les choses changent petit à petit, car plus ça va lentement, plus on a le temps de réfléchir à nos actions et à leurs conséquences. Et qu’avec le temps, on acquiert la sagesse.   

Il m’arrive parfois d’avoir envie d’aller me faire une place dans les étoiles, pour être libre, pouvoir respirer à nouveau. Je voudrais hurler ma peine, ma douleur, ma tristesse et ma colère. Je voudrais sentir le poids, que je ressens en permanence sur ma poitrine, s’envoler, s’évaporer pour me laisser prendre une grande respiration. Inspirer l’air frais du bonheur, de la joie et de la liberté.  Je me dis qu’il existe de la beauté sur cette planète et que la vie, malgré ses hauts et ses bas, mérite d’être vécue.

Je vais terminer là-dessus : si tu souffres de dépression, ne restes pas seul(e). N’attends pas que le pire arrive pour être aidé(e). Ce n’est pas une honte d’être dépressif(ve), ce n’est pas une honte d’aller voir un psychologue. Si ça peut te sauver la vie, vas-y et ne te préoccupes pas des autres. C’est ta vie, pas la leur.

Avec tout mon amour, Amélie.

Amelie Debacker

Je m’appelle Amélie Debacker, j’ai 16 ans. Je suis née à Paris, en France. J’ai déménagé au Québec, à Mont-Tremblant, en 2016. Je suis passionnée par l’espace et je rêverais de m’y rendre, mais je n’ai malheureusement pas les compétences requises pour atteindre mon rêve. Cependant, je m’intéresse aux étoiles et je me renseigne beaucoup sur notre univers. Pour moi, écrire représente bien plus qu’une passion, c’est mon moyen de garder la tête hors de l’eau. L’écriture représente ma bouée de sauvetage. Ça me permet de me vider la tête lorsque j’ai l’impression de me noyer. Ça me donne un échappatoire face à ma dépression qui essaye de prendre le dessus sur ma vie.

Amelie Debacker - École secondaire Curé-Mercure