Plus jeune, mon frère ne jouait pas beaucoup avec moi et ne parlait presque pas. Après son entrée à la garderie, mes parents et moi avons appris qu’il était autiste.
Au début, ça me frustrait de ne pas partager les mêmes choses avec lui, de voir qu’il ne se comportait pas toujours bien et qu’il fallait toujours garder un œil sur lui. Je me sentais mise de côté dans les sorties en famille puisque toute l’attention était vers lui.
En grandissant, j’ai appris à accepter les contraintes et à voir les choses du bon côté. Mon frère est un garçon souriant, qui a une âme généreuse et qui aime faire rire les autres. Il m’apprend à être patiente, douce et ouverte d’esprit. Je suis fière d’être sa grande sœur et d’avoir un lien fort avec lui. C’est un modèle pour moi, car je sais qu’il travaille fort dans la vie et qu’il ne se laisse pas faire. Comme tous les frères et toutes les sœurs, on se chicane, mais on s’aime fort.
Ça m’arrive encore d’être inquiète pour lui, car je suis consciente qu’à cause de ses tics, ses expressions et sa manière de s’exprimer, les autres se moquent de lui. Lorsque j’en prends certains à le faire, ça me fait beaucoup de peine, plus que si ça avait été moi. De voir qu’il est étrange, même dérangeant aux yeux de certains vient vraiment me mettre en colère. Je crois qu’il faut arrêter de sous-estimer et de mettre de côté les personnes qui ont une déficience intellectuelle ou un handicap parce qu’elles sont comme nous. Elles ont des hauts et des bas, des passions et des rêves.
Laissons-les simplement vivre à leur manière! Personne n’est parfait et c’est ce qui fait que c’est beau de vivre tous ensemble, à notre propre rythme.
- Alexia