Quand j’avais huit ans, mon petit frère, qui était âgé de six ans, a été diagnostiqué d’un TDAH. Ce trouble neurologique n’apparait pas du jour au lendemain, il est présent à ta naissance et se développe avec le temps. Par contre, mon cerveau n’a pas l’air de vouloir enregistrer cette information. Dans ma tête, il y a un avant et un après. L’avant était joyeux, rempli de sourire et de rire. L’après, quant à lui, est plus sombre.
Personnellement, je me rappelle, entre autres, que du après. Je me rappelle les crises, le pied foulé à cause d’un coup dans une chaise, les larmes de ma mère qui était épuisée et le silence de mon père qui se montrait fort pour sa conjointe. Je ne suis pas celle avec ce trouble, mais j’en ai souffert et j’en souffre toujours. À l’âge de huit ans, je suis devenue une enfant tranquille. À l’âge de huit ans, j’ai voulu laisser ma place à celui que j’aimais le plus.
Présentement, mon frère a toujours ce TDAH, parce que, vous savez, il ne disparait pas par magie, mais il se contrôle. Aujourd’hui encore, il y a des moments sombres, des moments où, parfois, je voudrais que mon frère disparaisse pour un certain temps. Mais, il y a aussi d’autres moments, des moments où je suis fière du jeune homme qu’il est, des moments où on s’entend bien et qu’on rigole, des moments dont je vais me rappeler pour le restant de mes jours. Alors, maintenant, chaque fois que je rencontre une personne comme mon frère, j’apprends à la connaître avant même de sauter aux conclusions et de penser qu’elle est un cas perdu.
Catherine