Au début de janvier, en français, on est allés voir une pièce de théâtre sur les abus sexuels. J’ai finalement craqué à ce moment-là. Je n’avais plus de repères mais surtout j’ai eu une claque, car je n’étais pas la seule. Non, on n’est pas seule à avoir vécu ce moment de honte et surtout de culpabilité. Toutes les questions qui nous passent par la tête finissent toujours par :« Je l’ai sûrement mérité, non? » En effet, non.
J’ai eu une première rencontre avec une intervenante et ce qui m’a le plus marqué, c’est à quel point on se prend une part de responsabilité, mais dans les faits, ce n’est pas nous qui avons sa part là-dedans. C’est difficile de se vider et surtout de réapprendre à s’aimer, mais je jure, qu’en parler, aide et que tu te sens tellement mieux après. On n’est tellement pas seule. Il y a tellement de personnes qui sont là pour nous, les victimes. Du moment que tu le dis, la pression sur nos épaules s’enlève et tu te sens déjà énormément mieux. C’est aussi normal d’en vouloir aux personnes qui ne te croient pas. Elles vont finir par comprendre, inquiète-toi pas. Parfois, le point de vue extérieur te blesse, mais l’important, c’est que toi, tu sois fière d’enfin en parler et de voir la lumière de la joie, parce que oui, le soir, c’est normal d’avoir de la peine en repensant à ces événements et, peu à peu, tu vas aller mieux.
Le cheminement ne se fait pas en une semaine, c’est un cheminement long. Il y a des jours où tout va bien comme il y a des jours plus difficiles. Garde espoir et tout va bien aller Annabelle.
Annabelle #NOUSSOMMESTROP
Ressource disponible pour les victimes d'agressions sexuelles.