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École secondaire Curé-Mercure

Hogar
Famille , Diversité culturelle

Hogar

Hogar (mot espagnol) n’a pas de traduction exacte en français. Petit dilemme du point de vue d’une immigrante, c’est un peu ironique parce que ce mot signifie une maison émotionnelle -une place où tu te sens complètement à l’aise et en sécurité ou un lieu qui te donne un sentiment d’appartenance. J’ai pris des années à trouver cet endroit au Canada.

 

J’ai beaucoup de beaux et de mauvais souvenirs du Vénézuela. Je vivais dans une maison à côté de mes grands-parents où on partageait un jardin avec un immense manguier. J’ai de vagues souvenirs des petits voyages qu’on faisait avec la famille de ma meilleure amie, là où il y a des plages de sable blanc et l’eau est turquoise. Je me rappelle aussi quand je revenais de l’école avec ma mère et qu’elle me disait de me cacher sous le siège de la voiture, car quelqu’un avec une arme cognait à la fenêtre... Du moment où mon frère s’est presque fait kidnapper en sortant d’un bar. Tous les adultes que je connais ont vécu des expériences similaires. Ce type de situations peut commencer à paraître complètement normales si tu grandis en les entendant et en les vivant quotidiennement.

 

Quand j’ai déménagé au Canada, oui, je me sentais plus en sécurité, mais je ne voulais pas y rester, à cause de l’école. Je ne tripais pas sur l’idée de passer huit heures par jour, cinq jours par semaine, dans un bâtiment où je ne comprenais absolument rien. Après quelques mois, mon amélioration était évidente, mais j’étais encore très gênée. J’étais hantée par ma peur et mes doutes. Au bout de quelques années, j’ai commencé à m’habituer, même si je n’avais pas trouvé mon hogar. Pendant les deux premières années de mon secondaire, j’ai rencontré des gens qui m’ont acceptée et m’ont fait réaliser que je n’étais pas si différente. Soudainement, j’appréciais les petites choses et comprenais que j’avais le droit à l’erreur. Personne n’allait me décapiter si je prononçais le mot humour comme «houmour». C’est là que, finalement, cette maison qui m’a parue étrangère pendant tant d’années commençait à avoir l’air d’un hogar : quand j’ai commencé à m’accepter et m’aimer.

 Ana


 

Ana Macario

Bonjour! Je m’appelle Ana Macario, j’ai 16 ans et je suis en 4e secondaire. Je suis Vénézuélienne et j’ai immigré au Québec en 2013. Il n’y a rien que j’aime plus que la musique, le dessin et les arts en général : cela explique pourquoi je suis autant intéressée par ce projet. Il y a six ans, quand je ne parlais pas le français, je ne m’étais jamais imaginée que j’allais être aussi motivée pour écrire dans la langue qui m’avait causé tant d’anxiété. Dans mes textes, je souhaite raconter des expériences que j’ai vécues et exprimer des opinions et des émotions dont on ne parle pas souvent dans la vie de tous les jours. 

 


 

Ana Macario - École secondaire Curé-Mercure