De notre premier cri, jusqu’à la fin, se crée le livre de notre vie entière. De la première fois où tu prends le biberon, de la première fois où tu marches, où tu dis ton premier mot : tout compte dans ce livre et la première page de ta vie est créée.
Dès qu’on rentre au primaire, on commence à comprendre plusieurs choses. On commence à comprendre comment on est arrivé ici. J’ai appris à tourner la page, mais il y avait cette page qui était brûlée et ça je ne pouvais pas la tourner. Bon, dès qu’on rentre dans l’âge où l’on commence à comprendre plusieurs choses c’est comme si tu n’étais plus enfant. Tu comprends que tu n’as pas bien profité de la période de la maternelle. Tu te dis que cette période tu peux plus la refaire parce que tu es devenue une grande personne. Une page va, puis revient, mais elle finit par partir pour toujours. Tu donneras tout pour revenir à cette époque où les problèmes n’existaient pas, que tout le monde nous aimait comme on était et qu’on jouait tous ensemble. Le temps passe tellement vite que la page du livre commence à tourner sans que tu en aies envie. Plus tu vis, plus les pages se brûlent et plus les souvenirs partent. Tu finis par comprendre que cette page ne reviendra plus jamais, puis tu pleures parce que tu as besoin de cette page qui te faisait te rappeler les bons souvenirs passés. Après 15 ans d’existence, il y a encore des pages vides : dire que je n’ai rien vu du monde encore. Plus les pages passent, plus les souvenirs deviennent nostalgiques. C’est triste de savoir que ces pages de ta vie finiront par brûler parce que tu ne t’en souviendras plus dans 20 ans. Tu peux quand même te dire que tu as vécu ces moments et qu’ils resteront dans ton cœur même si les pages brûlent.
Du début à la fin de notre vie, on portera ces moments passés avec les gens les plus chères à nos yeux. Au fond de nous, ces moments précieux ne cesseront de rester dans nos cœurs. Les pages du livre ont brûlé et plus rien n’est là maintenant parce que j’ai appris à tourner la page pour les pires et les bons souvenirs. Parce que j’ai appris que tout ce livre ne signifie plus rien puisque ces moments resteront à jamais gravés en moi. Le livre a brûlé, ses pages n’ont jamais cessé de s’enflammer les unes après les autres et je l’ai laissé, parce que je n’avais plus la force d’arrêter le feu qui ne cessait d’augmenter. J’ai laissé certes ses souvenirs dans les pages enflammées, mais rien au monde ne peut me les brûler à l’intérieur de moi, jusqu’à ma fin.
Eya