La vie est faite de bonnes et de mauvaises personnes. Malheureusement, dans ma vie, j’ai découvert rarement de bonnes personnes. Les gens qui nous entourent nous laissent croire beaucoup de choses sur nous. Les juges, les harceleurs et même tes propres amis peuvent te faire un coup qui te fera réfléchir longtemps sur toi : ton physique, ton mental, ta façon de parler et j’en passe.
Du primaire jusqu’au secondaire 1, j’ai vécu le genre de problème que personne ne voudrait avoir. Je me suis fait insulter, harceler, rabaisser et ignorer par des gens alors que je ne savais même pas pourquoi, sans connaître leur but et sans comprendre le pourquoi du comment. Bref, au primaire en étant une nouvelle immigrée, je sentais, en moi, que les élèves de l’école ne voulaient pas m’approcher ou me parler alors que je n’avais rien fait. Le fait que, pendant un bout de temps, personne ne m'ait adressé la parole me laissait croire que je ne servais à rien et ça m’a laissé un vide en moi. Une solitude qui se refermait sur moi, sans savoir pourquoi. Je me laissais croire que je ne méritais pas que ces gens-là me parlent, ce qui me laissait une dépendance et une peur de l’abandon. Je me laissais fondre de jour en jour. Je sentais que je m’écroulais et m’affaiblissais sans connaître la véritable raison de tout cela.
À un moment, j’ai réussi à rester forte malgré tout ce que je vivais dans le milieu scolaire, et personne ne voyait et ne ressentait la même chose que moi. Parce qu’il n’y a que moi qui peux comprendre ma douleur. De jour en jour, je voulais essayer de comprendre pourquoi ces gens-là ne m’aimaient pas, pourquoi ils ne voulaient pas me connaître et me juger. Ça tournait dans ma tête jour et nuit. C’était la seule question à laquelle je ne pouvais répondre.
En secondaire 1, j’ai vécu une période où je ne parlais à personne. J’ai eu des problèmes avec les filles rebelles de l’école parce que j’avais dit la vérité sur eux, mais je n’aurais jamais dû. Elles m’ont pris et elles m’ont prévenu de rester à ma place et de plus m’en mêler. Mais pourquoi ??? Avoir dit la vérité d’une façon raisonnable est une faute, maintenant. Elles m’ont rabaissé, humilié et harcelé, et elles ont exigé que je n’ouvre plus la bouche sur quoi que ce soit alors que je n’étais pas la seule à avoir dit la vérité. Des rivières coulaient sur mes joues. Sans m’en rendre compte, mon corps s’était rempli de stress et il avait besoin de se vider. J’ai pleuré. Oui, mais c’est grâce à cela que je tiens encore debout. C’est à cause de cet événement que je ressens encore. Après ce qui est arrivé, je me suis détestée à croire que tout ce que ces filles disaient sur moi était vrai : que je n’étais bonne à rien, que je ne savais pas m’habiller. Ce n’était que des mots qui blessent et qui te laissent croire tout ça. Toutes ces personnes malveillantes qui ne m’ont apporté que du mal m’ont fait croire que l’amitié n’existait plus.
Certes, j’ai rencontré de bonnes personnes à qui je pouvais parler et avec qui je pouvais me sentir bien, mais la confiance n’était pas là. Elles ont fini par partir comme toutes les autres et ça a recommencé. Je tombais encore à cette période où je ne parlais à personne, où j’essayais juste de faire bonne mine à l’école. Les blessures que ces gens ont laissées dans mon cœur ne s’effaceront jamais, mais j’essaie, et je veux croire que tôt ou tard je finirais par comprendre ces gens.
J’essaie de résoudre cette énigme depuis bien longtemps. Pourquoi ces personnes-là étaient-elles si obsédées par moi ? Ces gens-là qui parlent toujours pour rien, qui me regardent tout le temps mal et qui, au moindre détail sur moi, ne se gênent pas de parler de moi à leurs amis et d’informer toute l’école sur ma vie, alors que je ne leur ai jamais adressé la parole. Ils n’ont pas de limites et c’est comme ça que les problèmes s’acharnent sur moi. Pour eux, il n’y a jamais de fin, parce qu’ils ne finiront jamais de parler sur moi et continuent à me laisser croire que je suis une comme eux.
C’est avec tous ces moments que j’ai eus que j’ai appris que dans ce monde, quoi qu’il en soit, la seule personne à qui tu dois plaire c’est soi. Ce n’est pas parce que tu n’es pas comme eux que tu dois changer pour eux. Je suis restée forte pour moi, pour ma famille et pour mes amies, que je remercie d’avoir pris soin de moi. Dans ce bas monde, il y a des bas et des hauts et je peux dire que j’ai goûté au deux. Sachez cependant que derrière un beau sourire, il y a toujours une histoire.
Eya
