Dans quelques mois, mon monde complet va changer, ce sera la fin d'une époque, la fin de mon secondaire. J’attends ce moment depuis tellement longtemps et pourtant, je n’ai jamais été autant terrifiée.
J’ai hâte de pouvoir être libre, de pouvoir devenir ma propre personne et de ne plus être définie par la perception de gens que j’ai rencontrés lorsque j’avais cinq ans. Toutefois, je redoute le fait de perdre ce sentiment de sécurité et de familiarité qui m'accompagne depuis les dernières années.
Je suis terrifiée à l’idée d’enfin me jeter dans l’inconnu pour peut-être finir par échouer lamentablement, décevant toutes ces personnes dont je prétends ne pas vouloir l’opinion.
Cette peur de l’échec me hante sur mon chemin, ne faisant qu’augmenter avec chacun de mes pas. Elle m'empêche de vraiment pouvoir croire en un futur prospère, de vraiment croire en moi.
Alors que j’étais encore enfant, j'avais un nouveau plan à chaque semaine, une nouvelle vision de la personne que je voulais être et de l’avenir qui m’attendait. Pourtant, maintenant que la réalité commence à me rattraper, toutes ces idées semblent s’être évaporées, emportant avec elles toute ambition qui aurait pu un jour m’habiter. Je ne trouve en moi qu’un million de questions à l’égard de la voie que je devrais emprunter et une incertitude face à mes capacités.
L’absence de tous ces vieux rêves sur lesquels je m'appuyais autrefois en quête de réconfort me déstabilise encore plus devant le brouillard qui enveloppe la prochaine étape de ma vie.
Je sais bien qu’il est normal de ne pas encore savoir quoi faire de ma vie et que j’ai tout le temps du monde, mais malgré ce que chaque personne me répète, j'ai de la difficulté à ne pas m’en vouloir.
J’ai constamment l’impression de ne pas en faire assez et je me force donc à continuer, ravalant mes larmes, mais elles ne me laissent rien d’autre qu’un arrière-goût amer de potentiel gaspillé, donc je croise les doigts pour l’avenir.
Annabelle