Non, je n’ai pas toujours été forte, malheureusement. J’aurais aimé avoir la tête de ma mère, celle qui endure et qui vit depuis notre arrivée. Elle se bat jour et nuit afin de veiller à ce qu’on soit droit et beau, malgré les vents et les orages qui nous attaquent. Ma mère est mon modèle, elle est ma super héroïne féministe ;) Mais un jour, le sort s’est abattu et le temps que je me reconstruise, j’ai dû affronter une période difficile…
La consommation venait d’entrer dans ma vie. Au début, c’était le fun, c’était une ‘’puff’’ de temps en temps. J’étais jeune, très jeune, mais j’avais vieilli si vite que ma tête voulait exploser. J’ai donc commencé à consommer, pensant ‘’régler’’ mes problèmes. Sauf qu’un jour, ça m’a rattrapée… et durant cette période sombre, j’ai écrit le poème que voici, sur mes sentiments :
J’ai été désignée parmi tant d’autres
J’ai été malheureusement élue
Par un groupe de zombies
J’ai été choisie sans même l’avoir vu
Ils ont fait de moi leur ennemie
Tout a commencé si doucement que je ne m’en suis même pas rendu compte
Au départ, c’étaient juste des regards sombres. Dans les couloirs, des rires cachés derrière des ombres.
Et de plus en plus, il se sont mis à s’approcher. Leurs regards se sont transformés en manque de cet abandon, des puff violentes qui ne s’adressaient évidemment qu’à moi.
Pour le regard, ils disaient simplement « hey toi » pour rigoler quelques fois, le temps que la vie soit derrière moi.
Je ne voulais qu’être discrète, mais évidemment, tout le monde empestait.
J’ai peur, j’ai tellement peur de retourner, car là-bas, il y a des odeurs qui courent vers moi.
Je ne sais pas comment m’en sortir, personne ne peut me comprendre, je n’ai plus envie d’être la zombie de cette vie.
La consommation n’était clairement pas ma consolation. Mais je me suis battue et j’ai réussi à retrouver la Layla d’avant, celle qui voulait être comme sa mère et maintenant, je me regarde, je la regarde et je me sens fière de me dire que mes enfants l’appelleront grand-maman un jour. Ma mère, c’est une lionne; ma mère, c’est une battante; ma mère et moi, nous bâtirons notre maison.
Layla
