Dans les dernières années de mon primaire, j’ai été diagnostiquée comme étant une personne dyslexique (je mélange mes lettres et mes chiffres). C’était une honte, un problème, j’étais juste en quatrième année! Comment une jeune fille de 8-9 ans doit réagir? Elle doit continuer de vivre sans comprendre réellement le problème qu’elle a? Se faire ridiculiser devant toute la classe parce qu’elle déforme un mot en parlant ou en écrivant? C’était plein de questions et de scénarios dans ce genre que je repassais en boucle dans ma tête. C’était un problème à ce moment-là et encore à mon âge, j’ai des difficultés.
Avec le temps, j’ai réussi à en parler et à l’accepter, parce que ma dyslexie allait rester. J’ai toujours été assez discrète, j’aime quand même parler et faire des activités avec mes amis, mais je reste au fond de moi une fille qui aime ça être dans sa bulle. La lecture et l’écriture ont toujours été un réconfort. M’imaginer chaque scène avec tellement de détails que je me sens presque dans le roman ou écrire un texte sur n’importe quel sujet pour le plaisir ou pour l’école. Ceci a aidé mon problème de dyslexie, mais pas jusqu’au niveau de l’enlever, ce que j’aurais vraiment aimé. Savoir comment c’est de ne pas mélanger deux lettres. De pouvoir réfléchir comme une personne qui n’a pas besoin de se relire cinquante fois.
Lorsque j’en parle, on peut avoir l’impression que j’ai beaucoup de difficultés, mais en réalité, ça ne parait pas. Personne ne peut remarquer que je suis dyslexique de l’extérieur et c’est là le problème. Je suis traitée comme tout autre élève de mon école. Je n’ai le droit à aucune aide, car je ne suis pas en échec scolaire et c’est comme ça depuis le début de mon secondaire.
Donc, finalement, je suis seule dans ce problème. Personne ne me comprend, ne m’aide ou me supporte. La seule personne sur qui je peux compter, c’est moi et personne d’autre. Mais j’ai réussi à m’habituer, à m'améliorer et à l’accepter.
Gaëlle