Je suis de celles qui empilent les certificats et les récompenses. Dans la famille des gens qui reçoivent une panoplie d’éloges à la simple action d’exister. Prenant place parmi les chanceux à qui presque tout est donné et simple d’accès: les désirs, les rêves, l’amour... Je me tiens, plus souvent que le contraire, tout en haut du podium des premiers de classe et accumule les compliments positifs de mes enseignants. La préférée incontestée de mes employeurs. Malgré tout, je n’y trouve point de valorisation concrète. De la satisfaction et une baisse d’adrénaline? Oui, bien évidemment! Et pourtant, seulement leurs regards, posés sur moi, qui réussissent à me combler.
Le regard de mes amis, de mes collègues, de mes connaissances. Celui des gens qui ont sensiblement le même âge que moi. Ces gens qui, sans me rencontrer, me regarder ou même me connaitre ont une opinion sur moi. Qu’elle soit positive ou non. La vérité c’est que le mur que je construis depuis des années m’empêche d'être atteinte par les opinions négatives de certaines mauvaises langues. C’est l’amour d’autrui qui m’attire et me stimule. Les étincelles de surprise quand je dis mon opinion un peu plus fort, leurs encouragements quand je prends de la place et leurs sourires d’approbation quand je suis moi-même. C’est dans leurs impressions sur mon nouveau chandail, mon dernier dessin ou bien sur mon texte le plus récent que je vais trouver de la valorisation. C’est grâce à eux que je persiste à trouver et à garder la braise à l'intérieur de moi toujours allumée. Les adultes ( je crois savoir les charmer et atteindre leurs attentes facilement), mais suis-je à la hauteur des standards de Miss monde?
L’avis négatif des gens n’a pas d’importance à mes yeux, c’est leur amour que je désire et redemande. Au final, on pourrait dire que leurs avis m’importent donc un peu, juste un peu...
Rose