L’amour. Celui auquel on s’attache dès l’enfance. Celui qui fait rêver. L’amour d’Ariel et Éric, celui de Raiponce et Flynn. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, n’est-ce pas? À six ans, je rêvais d’être Pocahontas. À ce moment-là, je ne savais pas que « l’air du vent » allait me tendre la main vers des expériences complètement différentes.
Déjà au primaire, je cochais des cases de la liste des stéréotypes. La fille qui s’habille comme son frère, qui joue au basketball et qui est dégoutée par les garçons. Celle qui ferait tout pour faire plaisir à sa meilleure amie, même devoir respirer plus lentement lorsque celle-ci s’accote sur son épaule afin de créer un confort optimal. La fille qui était avec grand plaisir le papa lorsque l’on joue à la famille. Celle qui écoutait « Agent KC » religieusement car elle voulait « être » comme Zendaya. Il est dur, à un jeune âge et peu d’exemples, de comprendre pourquoi les garçons ne nous font aucun effet. Au primaire, au crosscountry, c’était les garçons plus rapides qui créaient des étoiles dans les yeux des filles…alors, pourquoi, comme toutes celles-ci, n’avais-je pas de sentiments pour Adam?
J’ai vraiment essayé. J’ai vraiment fait des efforts pour oublier les évidences, pour contrer la réalité. Aimer les filles? Jamais. Je ne serais pas assez forte pour endurer la méchanceté de certains. Moi? Non, ridicule. La vérité fait mal, mais cela ne pouvait pas être vrai. Au secondaire, tout allait changer, c’est ce que j’espérais. Bien évidemment, l’univers n’en avait pas décidé ainsi. Après des années à balayer les questionnements sous le tapis et à fermer les yeux sur la vérité, pensais-je vraiment que tout allait changer à l’école des grands?
Rose