Du haut de mes 9 ans, j'étais devant ma mère à entendre les insultes qu'elle projetait sur ses enfants, les stupidités qu'elle leur a fait croire, les faux espoirs qu'elle leur laissait. Les tentatives de suicide qu'elle m'a laissées, à vie. Les blessures laissées à jamais dans nos cœurs d'enfants. Dès que je pouvais, je parlais et personne pour nous croire.
Pendant cinq ans, j'ai dû vivre de "l'abus mental" où elle nous faisait croire des choses fausses et qu'elle nous disait toutes sortes de mensonges. Lorsque j'ai enfin obtenu mon 14 ans, j'ai été voir une avocate et elle m'a demandé de lui expliquer qu'est-ce qui se passait chez ma mère; je savais que si je parlais, ça détruirait à jamais ma relation avec ma mère, mais j'ai fait le meilleur pour mes frères, mes sœurs et moi. J'ai expliqué et je suis passé devant la juge. Elle m'a expliqué que puisque que j'avais 14 ans, j'avais le droit de choisir chez qui je voulais vivre. Elle m'a regardée et m'a demandé: Papa ou maman?
Un long silence, suivi d'un regard à ma mère qui était dans la pièce… j'avais les yeux en larmes. J'avais de la tristesse, mais aussi de la colère puisque même si elle m'avait gâché mon enfance, c'était quand même ma mère et qu'avant elle était pas comme ça. J'ai répondu après de longues minutes qui m'ont semblé interminables : papa.
- Frédérique-Alexandra Prévost