Malgré des mois d'appréhension et d'anticipation, la surprise fit quand même l’effet d’une douche froide. Ce mois de novembre qui paraissait si lointain au début de la saison estivale est arrivé à une vitesse beaucoup plus désagréable que prévu. J’ai eu le droit à un effet de déjà-vu par procuration — il m’était d’un coup plus tangible de voir mes parents attendre les résultats d’élections. Probablement la chose la plus terrifiante de ce désastre est son surréalisme distinct, la réalisation que ce n’est pas un événement anodin ou un divertissement de mauvais goût. Néanmoins, l’existence d’une crise engendre celle d’une accalmie, une rémission où, j’espère, nous pourrions trouver salut.
La solitude tue l’esprit, dernier rempart contre l’infaisable. Nous ne serons jamais les premiers (ou derniers) à se retrouver dans l’invraisemblable nombre de situations dans laquelle nous nous retrouvons, peu importe leur précarité. Dans un contexte comme celui dans lequel j’écris ces quelques lignes, s’adonner au pessimisme est à la fois un mécanisme de défense d’une simplicité compréhensible, mais également une lame à double tranchant. Je n’argumenterai pas que tout sera beaucoup plus pénible avant que ça ne s’améliore, mais ne pas y croire, et ne serait-ce qu’en nous-même, ne ferait qu’aggraver les choses.
Le réalisme est meilleur pair avec l’optimisme qu’on ne voudrait le croire. Ce n’est pas parce qu’il est exténuant de croire en un monde meilleur qu’on doit s’en priver. On ne manquera jamais d’espoir tant qu’il respire sur notre planète. Dans un monde qui semble en constante adversité avec nos propres valeurs et droits, il est capital de s’imposer et d’être la version la plus franche de nous-même.
Amélie