Qui comprendrait ? Alors l’histoire de ton décès, je me la raconte seule sous un ciel étoilé. J’essaie, parfois en vain, de me rappeler le son de ta voix enjouée. Je vois ton visage souriant entre deux pensées et les lignes se former sur ta peau alors que tu éclates de rire. J’emprisonne tous ces souvenirs dans un petit tiroir au fond de ma tête, par peur d’un jour commencer à t’oublier. Tu mérites d’être rappelée, remémorée, alors j’écris et je réécris ces détails que je souhaite immortaliser.
Bientôt deux ans que la vie continue malgré que tu nous aies quittés.
De toutes les épreuves que je pensais avoir à surmonter, le deuil d’une personne si près de moi, et si inconnue à la fois, n’y figurait pas. C’est un moment rempli d'incertitudes et de questions sans réponses. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Pourquoi n’ai-je pas profité plus ? Pourquoi n’ai-je pas dit au revoir ? Pourquoi l’ai-je prise pour acquis ? Pourquoi ne l’ai-je pas serrée dans mes bras une dernière fois ? Pourquoi n’ai-je pas pris le temps ? Nous nous torturons à nous étouffer dans ces questions, à revivre le passé, mais je n’ai pas trouvé d’autres chemins.
Alors, au travers de cette histoire que je me raconte sous les étoiles, je me demande comment ai-je pu survivre si longtemps depuis ton décès ? Comment vas-tu ? Comment es-tu partie ? Comment puis-je te remercier ? Comment puis-je te serrer dans mes bras ? Comment puis-je continuer sans toi ? Comment puis-je te dire au revoir ? Comment puis-je te ravoir ? Et ces questions qui resteront sans réponses ne sont qu’une infinité de façons de me dire que tu me manques, que je m’ennuie de toi. Ce n’est qu’une manière de dire que je t’aime et que rien ne pourra le changer, pas même le temps ou les souvenirs brouillés.
Charlotte