Souvent, quand nous devenons adolescents, nous aimons faire les mêmes choses que nos amis sans avoir peur des répercussions que cela peut amener. Cela a été mon cas. À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à aller dans des fêtes dans des « pit de sable » avec des amis à moi. Ce que je ne savais pas à ce moment, c’est qu’il n’y avait pas seulement des gens de notre âge. La première fois que j’y suis allé, je n’ai pas regardé qui était réellement autour de moi, je me disais que tant que mes amis étaient là rien ne pourrait m’arriver. À la suite de plusieurs fêtes dans ce genre, j’ai commencé à fréquenter des gens beaucoup plus âgés que moi (19-20 ans). Jeune et innocente comme j’étais, je ne craignais rien. Un jour, une dame est venue me rencontrer à l’école, au début je pensais qu’elle voulait me parler de mes études ou de mon cheminement scolaire. Quand elle m’a mentionné qu’elle travaillait pour la DPJ, je ne comprenais pas pourquoi elle voulait me rencontrer. Elle m’a mentionné que quelqu’un avait fait un signalement à la protection de la jeunesse et qu’elle s’inquiétait pour moi. Comme je ne comprenais pas encore l’impact de mes actes, je lui disais que j’allais bien et que mon entourage était présent pour moi. À la suite de cette rencontre, tout a basculé, j’ai eu plusieurs rencontres ou l'on me disait, que je me mettais en danger en traînant avec des personnes si âgées. Malgré ces rencontres, je continuais de voir ces amis plus vieux. Un jour, ma mère est venue me chercher et m’a dit que nous avions une rencontre au centre jeunesse avec plusieurs intervenantes. À ce moment, je ne savais pas qu’on allait m’envoyer au centre de réadaptation. À la fin de la rencontre, j’ai dû aller faire mes valises pour habiter en centre jeunesse. J’y suis resté 9 mois, 9 mois d’enfer et d’encadrement par des éducatrices. Après ces 9 mois, je suis retourné dans ma famille, mais cela n’a duré qu’un an. Ma situation ne se replaçait pas même après avoir été en centre de réadaptation et dans mon milieu familial je manquais d’encadrement. Ma travailleuse sociale a alors décidé de m’envoyer en famille d’accueil à Senneterre chez un couple âgé. J’y suis resté un an, car la dame qui m’accueillait a découvert qu’elle avait une tumeur au cerveau et 3 mois plus tard elle est malheureusement décédée. J’ai donc été « pitcher » dans ma vraie famille. J’ai recommencé ma phase négative et au bout de 6 mois je suis retournée en famille d’accueil où je suis actuellement. Le tribunal a alors demandé de me placer jusqu’à la majorité. Au début, je n’étais pas d’accord, car je trouvais que mes parents s’occupaient bien de moi, mais malheureusement je n’avais aucun pouvoir là-dessus.