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École secondaire Henri-Dunant

Sous les feuilles mourantes - Noa
Amour

Sous les feuilles mourantes - Noa

Noa

Noa poussa la porte du café, et une vague de chaleur l’enveloppa aussitôt, chassant brièvement le froid mordant de l’automne. L’odeur du café fraîchement moulu et celle des pâtisseries tièdes flottaient dans l’air, mais, aujourd’hui, rien de tout cela ne parvenait à apaiser son esprit agité. Une petite cloche tinta derrière lui lorsque la porte se referma, ajoutant une note familière à cette atmosphère qu’il avait tant de fois fréquentée.

Le regard perdu, il avança machinalement vers une table près de la grande vitre, là où il pourrait observer la rue tout en essayant de calmer son anxiété.

Dehors, l’automne offrait un spectacle magnifique et cruel à la fois. Les arbres, dépouillés de la plupart de leurs feuilles, laissaient tomber leurs derniers éclats dorés et rouges dans un ballet
désordonné, emportés par un vent capricieux. Les trottoirs, recouverts de flaques d’eau et de feuilles détrempées, reflétaient la lumière tamisée des réverbères. Le vent hurlait parfois, faisant grincer les fenêtres du café, comme un rappel constant de la rudesse de la saison.

Noa déposa son manteau sur le dossier de la chaise, s’assit lentement et commanda un café noir. Ses mains étaient moites, et il jouait nerveusement avec la cuillère en métal posée devant lui, la tapotant légèrement contre la soucoupe. Chaque tintement lui semblait trop fort dans le calme feutré du café. Ses yeux se posaient un instant sur la rue, un autre sur la table, mais rien ne parvenait à le distraire de son inquiétude.

« Je dois te parler. »
Ces quatre mots résonnaient encore et encore dans sa tête. Amber n’avait donné aucune précision, juste cette phrase, envoyée tard dans la soirée. Noa avait tenté de trouver une explication rationnelle, mais chaque scénario qu’il imaginait paraissait pire que le précédent. Ce message pesait sur lui comme un fardeau invisible, le rendant incapable de penser à autre chose.

La salle du café, pourtant si chaleureuse, lui parut soudain étouffante. Les murmures des conversations, les froissements des journaux, les pas du serveur sur le sol en bois... tout semblait amplifié, comme si son anxiété transformait chaque détail en un bruit assourdissant. Il porta sa tasse à ses lèvres, mais le café avait un goût amer qui n’avait rien à voir avec son arôme habituel.

Il posa son regard sur la rue, tentant de se perdre dans la beauté de l’automne. Les couleurs éclatantes des feuilles contrastaient violemment avec son état intérieur. Une bourrasque souleva un tourbillon de feuilles, les emportant dans une danse chaotique qui lui paraissait presque symbolique. Tout autour de lui, la saison semblait murmurer l’idée de fin, de passage, et cela l’angoissait davantage.

Puis, il la vit.

Amber se tenait de l’autre côté de la rue, enveloppée dans son manteau beige. Ses cheveux, légèrement ébouriffés par le vent, encadraient son visage pâle. Elle paraissait presque se fondre
dans les couleurs de l’automne, comme si elle faisait partie de cette scène. Mais quelque chose clochait. Noa le sentit immédiatement.

Lorsqu’elle leva les yeux et croisa son regard, elle lui adressa un sourire. Mais ce sourire n’était pas celui qu’il connaissait, pas celui qui éclairait tout autour d’elle d’habitude. C’était un sourire triste, teinté d’une mélancolie qu’il ne comprenait pas. Ce simple détail fit naître une boule dans son estomac, plus lourde encore que l’attente.

Amber fit un pas en avant, traversant la rue. Elle tenait un gobelet de thé dans ses mains, et une bourrasque fit glisser le couvercle. Le gobelet tomba sur le sol, roulant doucement jusqu’au milieu de la route.

« Amber ! » cria Noa, sa voix déchirant le murmure du café.

Fin.

Elle se baissa pour le ramasser, ses gestes précipités, presque maladroits, mais, à cet instant, tout sembla basculer. Un camion surgit de l’angle de la rue, trop vite pour freiner. Noa voulut crier, courir, mais il resta figé, comme si son corps refusait de répondre.

Le bruit du choc résonna dans l’air, un son brutal qui glaça le sang de Noa. Il regarda, impuissant, Amber s’effondrer sur l’asphalte mouillé. Son manteau beige se froissait contre le bitume, et le thé renversé formait une petite flaque, mêlée à l’eau de pluie.

Les passants s’attroupèrent autour d’elle, leurs voix formant un brouhaha confus, mais Noa ne bougeait pas. Il resta là, figé, ses yeux rivés sur elle.

Dehors, l’automne continuait son œuvre. Les feuilles tombaient encore, emportées par le vent, comme si la saison elle-même pleurait sa perte.

Il baissa les yeux, regardant le tapis de feuilles mortes qui recouvrait le sol, et sentit une douleur sourde l’envahir. Chaque feuille tombée lui rappelait Amber, ce sourire triste qu’il n’avait pas su
comprendre, ce moment qu’il n’avait pas pu empêcher.

L’automne lui avait tout pris. Sa lumière, ses rires, et désormais son amour. La saison des adieux venait de laisser un vide qu’aucune couleur, aucune feuille, aucune autre saison ne pourrait combler.

Note de l’auteur : parfois, les adieux viennent à nous sans que nous soyons prêts, et il faut apprendre à accepter la perte, même lorsque la beauté de la vie semble s’effacer sous l’automne de nos émotions.

À suivre...

Aya

Aya Bouzaffour

Salut, je m’appelle Aya. Je suis une fille qui adore lire et écrire. J’ai toujours des idées qui me passent par la tête et j’aime les mettre sur papier, que ce soit pour des histoires qui décrivent la vie quotidienne ou des récits un peu plus fous. J’aime particulièrement les romans de romance parce que j’adore les émotions et les relations entre les personnages, mais aussi les récits policiers, parce que j’aime le suspense et les mystères. Écrire, pour moi, c’est comme m’évader dans des mondes différents tout en restant connectée à la réalité. La plupart du temps, mes idées sont incompréhensibles pour les autres, mais ça ne m’empêche pas de continuer de les écrire, car ça fait partie de mon univers à moi. Je me suis inscrite à la DeMOIs’aile, car ça me permet de partager mes idées.

Aya Bouzaffour - École secondaire Henri-Dunant